Synode- communion intra ecclésiale catholique

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Sylvie
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Synode- communion intra ecclésiale catholique

Message par Sylvie »

Chers amis,

Je vous soumets deux textes qui proviennent du synode de Rome via Zénit.

La communion eucharistique dans l’Eglise orthodoxe russe
Premières interventions des « délégués fraternels »


ROME, Mercredi 12 octobre 2005 (ZENIT.org) – Les premières interventions des « délégués fraternels » ont eu lieu au synode lors de la 14e congrégation générale du synode, le 11 octobre : le délégué de l’Eglise orthodoxe russe a souligné notamment les exigences de la préparation à la communion eucharistique dans l’Eglise orthodoxe russe.

Rév. Hiéromoine Filippo Vasyltsev, du patriarcat de Moscou, a entre autres fait observer qu’« il ne faut cependant pas oublier que, dans l’Église orthodoxe russe, la préparation à la communion comprend non seulement la préparation intérieure, mais aussi la Règle (un jeûne strict de trois jours, une visite à l’église pendant ces trois jours, des prières pour la communion, un jeûne eucharistique spécial après minuit) et la confession obligatoire ».

« D’ailleurs, ces règles strictes, expliquait-il, l’Église les voit non pas comme une obligation, mais comme l’application à soi-même d’une pratique qui s’est formée historiquement selon les traditions. Comme le montre l’expérience des prêtres confesseurs, il faudrait amener celui qui communie rarement et fréquente peu l’église à suivre précisément cette Règle et, grâce à elle, à “réveiller”, toucher son âme, car pour beaucoup de chrétiens non pratiquants le chemin de l’Église passe par “l’extériorité” et leur apparaît dans les hymnes et les rites, alors que les vrais chrétiens donnent plus d’importance à la vie intérieure ».

Il ajoutait : « Incontestablement, cette approche générale des règles extérieures ne peut ni ne doit être comprise au sens absolu. En ce sens, les confesseurs influent beaucoup sur la vie eucharistique de l’Église, car ils ont la possibilité d’indiquer la direction en se basant sur la situation concrète de chaque personne, en prenant en considération la tradition moderne de l’Église ».

« Nous pouvons donc dire que la conscience ecclésiale suit le chemin de la recherche des normes, en se basant sur les anciennes traditions. La règle n° 80 du Sixième Conseil Oecuménique (de Trull) dit: “Si quelqu’un ne fait pas la communion trois dimanches de suite, il se sépare de l’Église” », a conclu le délégué fraternel orthodoxe russe.
ZF05101210
Le prochain synode consacré aux Eglises d’Orient ?
Une proposition du card. Husar


ROME, Mercredi 12 octobre 2005 (ZENIT.org) – Le cardinal Lubomyr Husar, archevêque majeur de Lvov des Ukrainiens, propose que le prochain synode des évêques soit consacré aux Eglises catholiques orientales, « pour grandir dans la communion intra ecclésiale catholique ».

Rappelons que ces Eglises de rite byzantin dépendent à Rome d’une congrégation spécifique, dont le préfet est le cardinal Ignace Moussa Ier Daoud, d’origine syrienne.

Le cardinal Husar, qui est aussi président du synode de l’Eglise gréco-catholique d’Ukraine est intervenu lors de la 11e congrégation générale du synode, à propos du thème commun aux catholiques et aux orthodoxes : « l’Eucharistie, source et sommet de la mission ».

« Pour croître également dans la communion inter-ecclésiale catholique, je voudrais proposer que le prochain Synode soit justement consacré aux Églises orientales », a déclaré le cardinal Husar.

Il affirmait par ailleurs à propos de la « concélabration » avec les orthodoxes: « Il ne peut subsister aucun doute sur le fait que l’Eucharistie est source et sommet de la vie et de la mission de l’Église. Mais cela est vrai également pour les Églises orthodoxes!

- Si la Liturgie est « regula fidei » (lex orandi, lex credendi),
- si la Divine Liturgie célébrée, et par les Églises orientales en communion avec le Siège de Rome, et par les Églises orthodoxes ou apostoliques, est exactement la même,
- si la reconnaissance de la Succession Apostolique des Évêques et, par conséquent, des prêtres qui la célèbrent, est réciproque,
alors ma question est la suivante: que faut-il de plus pour l’unité?
Existe-t-il, peut-être, une autre « fons » ou un autre « culmen » plus grands que l’Eucharistie?
Et s’il n’en existe pas d’autre, pourquoi la concélébration n’est-elle pas permise? »
ZF05101206
Je me demande si le cardinal Husar serait prêt à faire les jeûnes prescrits par l'Église Orthodoxe pour pouvoir concélébrer ?

Mon père me racontait que lorsqu'il était jeune il devait jeûner depuis minuit. Il a maintenant 99 ans. Ensuite c'est passé à 3 heures avant la messe. Maintenant, il me semble que ce soit 1 heure mais ce n'est souvent pas respecté. J'ai souvent vu des collations offertes; beignes, jus, café, juste avant que la messe commence.

De plus le cardinal Husar semble oublier que la communion Eucharistique est aussi communion à la foi de l'Église.


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Sylvie
eliazar
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Synode : Communion intra ecclesiale

Message par eliazar »

Chère Sylvie,

D'abord, je complèterai votre information par la version directe suivante; il y a de très légères additions, mais elles sont toujours intéressantes :
Interventions orthodoxes au Synode des Evêques catholiques à Rome ­ Mgr le métropolite Jean (Zizioulas) de Pergame (Patriarcat ¦cuménique) et le père Philippe Vasyltsev (Patriarcat de Moscou)
Nous publions les interventions des évêques orthodoxes au Synode des Evêques catholiques romains qui se tient actuellement à Rome, depuis le 2 octobre jusqu¹au 23 du même mois.
Les interventions en question ont eu lieu mardi 11 octobre à partir de 16h30. Voici, tout d¹abord, celle de Mgr le métropolite Jean (Zizioulas) de Pergame du Patriarcat ¦cuménique :

<<C¹est un grand honneur pour moi d¹avoir l¹opportunité de m¹adresser à ce vénérable Synode des Évêques et de lui apporter les salutations fraternelles et les meilleurs voeux de la part du patriarche oecuménique Bartholomée et de l¹Église de Constantinople. L¹invitation faite à notre Église à envoyer un délégué fraternel à ce synode est un geste d¹une grande importance oecuménique. Nous y répondons avec gratitude et amour.

Nous, les orthodoxes, sommes profondément gratifiés par le fait que votre synode considère, lui aussi, l¹eucharistie comme la source et le sommet de la vie et de la mission de l¹Église. Il est de la plus haute importance que les catholiques romains et les orthodoxes puissent le dire d¹une seule voix. Il existe peut-être encore certaines choses qui séparent nos deux Églises, mais nous croyons, ensemble, que l¹eucharistie est le coeur de l¹Église. C¹est sur cette base que nous pouvons poursuivre le dialogue théologique officiel entre nos deux Églises, qui entre maintenant dans une nouvelle phase. L¹ecclésiologie eucharistique peut nous guider dans nos efforts pour surmonter mille années de séparation. Aussi, il est dommage d¹avoir la même conviction sur l¹importance de l¹eucharistie mais de ne pas être capable de la partager à la même table.

L¹ecclésiologie de communion, promue par le concile Vatican II et ultérieurement approfondie par d¹éminents théologiens catholiques romains, ne peut avoir une signification que si elle a sa source dans la vie eucharistique de l¹Église. L¹eucharistie n¹appartient pas seulement au bene esse mais à l¹esse de l¹Église. La vie tout entière, parole et structure de l¹Église, est eucharistique dans son essence. >>

Intervention du père hiéromoine Philippe Vasyltsev du Patriarcat de Moscou :

<<Aujourd¹hui, j¹ai le grand honneur de parler devant de hautes personnalités et de représenter l¹Église orthodoxe russe du Patriarcat de Moscou. Le thème du Synode de l¹Église catholique romaine nous concerne de près, et il est très actuel aussi dans notre Église. L¹Eucharistie est au centre de la vie de l¹Église, et de celle de chaque chrétien. C¹est pourquoi l¹affaiblissement de la conscience eucharistique mène à une baisse de la conscience ecclésiale, à un déplacement des accents, et à des erreurs dans la compréhension des valeurs chrétiennes.

Dans ses prédications, S. Ém. le métropolite Cyrille a dit à maintes reprises que nous, l¹Église catholique et l¹Église orthodoxe, sommes porteurs du même paradigme de valeurs spirituelles, et que, de ce point de vue, l¹expérience spirituelle des uns et des autres peut être réciproquement précieuse et importante. Nous serions très heureux si notre expérience, historique et actuelle, de la vie eucharistique pouvait être utile et aider l¹Église catholique romaine.

La renaissance de l¹Église dans la Russie d¹aujourd¹hui est un fait bien connu de tous. Ce fait concerne tous les aspects de la vie de l¹Église, mais l¹événement qui nous donne le plus de joie est la renaissance de la conscience eucharistique, qui a subi de profonds changements au cours de ces dernières années. Au milieu du XIXème siècle, le saint Métropolite Filaret de Moscou écrivait dans son bref catéchisme: ³Celui qui veut mener une vie chrétienne dévote doit faire la communion quatre fois par an², selon le nombre des principaux jeûnes: le Carême, le jeûne avant la Nativité du Christ, le jeûne avant la Dormition et le jeûne avant la fête des saints Apôtres Pierre et Paul. Dans les conditions actuelles, recevoir la communion au moins une fois par mois fait maintenant partie de la pratique chrétienne. Cette pratique a certainement commencé à se former pendant la période des persécutions. Saint Serafim Zvezdinsky, l¹évêque auxiliaire de Moscou, écrivit dans les années 1920 que le chrétien doit vivre de telle façon qu¹il soit toujours prêt à recevoir la communion. Dans la période de l¹après-guerre, la communion fréquente était pratiquée dans les monastères et encouragée par de célèbres confesseurs comme l¹archimandrite Tavrion Batossky et d¹autres.

Il ne faut cependant pas oublier que, dans l¹Église orthodoxe russe, la préparation à la communion comprend non seulement la préparation intérieure, mais aussi la règle (un jeûne strict de trois jours, une visite à l¹église pendant ces trois jours, des prières pour la communion, un jeûne eucharistique spécial après minuit) et la confession obligatoire. D¹ailleurs, ces règles strictes, l¹Église les voit non pas comme une obligation, mais comme l¹application à soi-même d¹une pratique qui s¹est formée historiquement selon les traditions. Comme le montre l¹expérience des prêtres confesseurs, il faudrait amener celui qui communie rarement et fréquente peu l¹église à suivre précisément cette règle et, grâce à elle, à ³réveiller², toucher son âme, car pour beaucoup de chrétiens non pratiquants le chemin de l¹Église passe par ³l¹extériorité² et leur apparaît dans les hymnes et les rites, alors que les vrais chrétiens donnent plus d¹importance à la vie intérieure. Incontestablement, cette approche générale des règles extérieures ne peut ni ne doit être comprise au sens absolu. En ce sens, les confesseurs influent beaucoup sur la vie eucharistique de l¹Église, car ils ont la possibilité d¹indiquer la direction en se basant sur la situation concrète de chaque personne, en prenant en considération la tradition moderne le l¹Église.

Nous pouvons donc dire que la conscience ecclésiale suit le chemin de la recherche des normes, en se basant sur les anciennes traditions. La règle n° 80 du sixième concile oecuménique (in Trullo) dit: ³Si quelqu¹un ne fait pas la communion trois dimanches de suite, il se sépare de l¹Église².

En conclusion, je remercie encore une fois votre sainteté, les très révérends membres du Synode et l¹Église catholique romaine pour la possibilité qui m¹a été donnée de participer avec vous aux réunions du Synode ouvert, dédié au sacrement de l¹eucharistie, et pour avoir pu prononcer ces paroles sur l¹expérience eucharistique de l¹Église orthodoxe. >>

Source : Service de presse du Vatican <http://www.vatican.va/news_services/press/index.htm>
<http://www.vatican.va/news_services/pre ... dex_en.htm>
<http://www.vatican.va/news_services/pre ... 18_03.html>
Ensuite, sans me prononcer mais à titre de témoignage de mon vécu, une toute petite note sur mon expérience en milieu grec (immigrés croyants, et vivant régulièrement en France) :

J'ai constaté que dans leur grande majorité les paroissiens grecs qui assistent à la Sainte Liturgie, le dimanche, ne communiaient pas. Aux fêtes du Seigneur et de la Mère de Dieu, l'assistance est plus nombreuse et une bonne moitié des présents, par contre, communie.

Un certain nombre des paroissiens habitant à Monaco ou Monte-Carlo, et donc venant en voiture (un trajet d'une demi-heure, le dimanche matin, par une route aisée et même en plein hiver généralement par temps doux) déjeunent avant de partir - y compris ceux qui vont communier.

La Liturgie proprement dite commençant vers 10 h (ceux qui viennent déjà pour l'Orthros, c'est à dire à partir de 9 h, sont très peu nombreux) l'Eucharistie se place vers 11 h 30 ou 12 h, selon l'importance de la fête du jour - on peut dire que cette pratique recouvre à peu près celle du jeûne catholique romain "moderne", c'est à dire réduit à 3 h.

Par rapport à votre père (je pourrais être son fils) j'ai moi aussi pratiqué le jeûne catholique romain "depuis minuit" quand je suis revenu dans la communauté ecclésiale de Rome après la conversion ( à 24 ans, soit en 1952). La règle était encore assez stricte : ni nourriture solide, ni boisson. Quand j'ai quitté la communion de Rome, au début des années '80, boire de l'eau pure n'était plus considéré comme rompant le jeûne.

C'était encore loin des pratiques actuelles dont j'ai entendu des amis latins catholiques déclarés me dire que, ne croyant pas à la présence réelle, ils communiaient par esprit de corps (si j'ose dire) et pour témoigner de leur amitié avec la famille (par ex. à l'occasion de funérailles ou de mariage) ou encore leur respect de certaines grandes fêtes comme la Nativité ou Pâques "où tout le monde communie"...

Pour revenir à la déclaration du hiéromoine Philippe (Vasyltsev), il me semble que l'usage russe dont il fait part n'est pas observé avec la même rigueur par les communautés paroissiales russes auxquelles j'ai participé. Mais c'était au début de mon entrée-retour dans l'Église orthodoxe, et s'agissant dans ma pratique personnelle davantage d'une nouvelle conversion que de l'aboutissement de la première, j'avais d'autres sujets prioritaires et ne saurais témoigner vraiment d'une pratique générale.
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Sylvie
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Message par Sylvie »

Cher Eliazar,
Par rapport à votre père (je pourrais être son fils)
Vous pourriez être l'aîné de la famille. : )
on peut dire que cette pratique recouvre à peu près celle du jeûne catholique romain "moderne", c'est à dire réduit à 3 h.
Maintenant c'est 1 heure sauf que j'ai souvent vu servir des collations avant la messe. Je ne pense pas que ce soit observé par la plupart.
C'était encore loin des pratiques actuelles dont j'ai entendu des amis latins catholiques déclarés me dire que, ne croyant pas à la présence réelle, ils communiaient par esprit de corps (si j'ose dire) et pour témoigner de leur amitié avec la famille (par ex. à l'occasion de funérailles ou de mariage) ou encore leur respect de certaines grandes fêtes comme la Nativité ou Pâques "où tout le monde communie"...
C'est tout à fait vrai. Tout le monde communie peu importe la croyance ou l'état de conscience de la personne. Un prêtre catholique, dans une homélie, nous avait expliqué qu'il ne pouvait refuser la communion à quelqu'un qui se présentait devant lui, peu importe l'état de vie de la personne ou l'athéisme etc. etc. même si cela est connu de la communauté, à cause de la liberté de conscience et du respect de la dignité de la personne.

Bien que je trouve cela difficile, j'ai apprécié que l'on m'interdise la communion lorsque je me suis présentée à l'Église Orthodoxe. J'ai vu que Dieu était respecté d'abord et avant tout et que le Culte Lui était rendu. J'avais posé la question à un prêtre Catholique, à qui j'avais confessé mon intérêt envers l'Église Orthodoxe, si j'allais dans une messe Orthodoxe si je pouvais communier. Il m'avait répondu, c'est sûr qu'il faut que tu t'annonces au prêtre mais je ne vois pas pourquoi il refuserait. Tu peux y aller, mais pas trop souvent. Je ne lui ai pas obéi sur ce dernier point.

Je ne comprends pas ce désir exprimé par le cardinal Lubomyr Husar, archevêque majeur de Lvov des Ukrainiens lorsqu'il disait :
Il affirmait par ailleurs à propos de la « concélabration » avec les orthodoxes: « Il ne peut subsister aucun doute sur le fait que l’Eucharistie est source et sommet de la vie et de la mission de l’Église. Mais cela est vrai également pour les Églises orthodoxes!

- Si la Liturgie est « regula fidei » (lex orandi, lex credendi),
- si la Divine Liturgie célébrée, et par les Églises orientales en communion avec le Siège de Rome, et par les Églises orthodoxes ou apostoliques, est exactement la même,
- si la reconnaissance de la Succession Apostolique des Évêques et, par conséquent, des prêtres qui la célèbrent, est réciproque,
alors ma question est la suivante: que faut-il de plus pour l’unité?
Existe-t-il, peut-être, une autre « fons » ou un autre « culmen » plus grands que l’Eucharistie?
Et s’il n’en existe pas d’autre, pourquoi la concélébration n’est-elle pas permise? »
Le catéchisme de l'Église catholique no 1399 va dans le même sens.
Les Églises orientales qui ne sons pas en pleine communion avec l'Église catholique célèbrent l'Eucharistie avec un grand amour. "Ces Églises, bien que séparées, ont de vrais sacrements, principalement, en vertu de la succession apostolique : le Sacerdoce et l'Eucharistie, qui les unissent intimement à nous. Une certaine communion in sacris donc dans l'Eucharistie, est non seulement possible, mais même recommandée, lors de circonstances favorables et avec l'approbation de l'autorité Ecclésiastique.
Une religieuse clarisse (catholique ) lors de la présentation du livre La spiritualité orthodoxe et la philocalie du père Placide Deseille disait :
Malgré l'engouement de l'Occident pour la musique « byzantine », les icônes et les voyages en Europe de l'Est, on connaît assez peu la spiritualité des Églises d'Orient alors que le pape demande que l'Église retrouve sa respiration par ses deux poumons que sont l'Église latine et les Églises orientales.
Alors je vois un problème poindre à l'horizon pour les prêtres Orthodoxes à cause de ces discours. D'une part le clergé uni à Rome qui encourage les fidèles à respirer par les deux poumons, bien entendu tout en demeurant catholique, et qui semble souhaiter la concélébration Eucharistique. Ce même clergé qui ne refuse la communion à qui que ce soit qui se présente devant lui.

De l'autre côté, l'Église Orthodoxe qui accepte les visiteurs des autres confessions à assister à la Divine Liturgie mais refusent de leur donner la communion. Pour ma part, je m'y attendait à ce refus et pour moi, c'était un point en faveur de l'Église Orthodoxe que ce respect envers Jésus. Je trouve bénéfique cette privation Eucharistique qui permet d'augmenter le désir de Le recevoir. Mais Vous ne trouvez pas que, pour un hétérodoxe, qui connaît ces recommandations catholiques et se fait refuser la communion dans l'Église Orthodoxe, que celle-ci peut paraître être "la méchante" "l'entêtée" qui refuse d'avancer dans la pleine unité de l'Église ?


Amicalement

Sylvie
Sylvie
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Message par Sylvie »

Poursuivant ma lecture du petit livret des fidèles qui m'a été suggéré dans le fil " Spiritualité Orthodoxe pour les nuls" voici ce qui est dit à propos de ce problème de l'intercommunion.
IV. Le problème de la communion DES CHRÉTIENS D'AUTRES CONFESSIONS

Actuellement, dans les églises et communautés chrétiennes, les orthodoxes sont les seuls à ne pas autoriser l'intercommunion, c'est-à-dire soit d'admettre à la communion orthodoxe des membres d'autres confessions chrétiennes, soit d'autoriser les orthodoxes à communier à l'Eucharistie des églises non orthodoxes.

Cette position quasi-unanime des églises orthodoxes n'est pas toujours comprise, ni acceptée par les orthodoxes eux-mêmes ou par les chrétiens des autres confessions. C'est certainement un des moments les plus douloureux de nos divisions.

La communion eucharistique exprime l'unité et la réalité de l'Église dans son aspect de plus grande intensité et plénitude. Selon la conscience et la foi de l'Orthodoxie, l'Eucharistie n'est pas le moyen de l'unité, mais son couronnement. Elle est inséparable d'une confession de la foi orthodoxe, d'un engagement de foi, de vie, de spiritualité, dans la prise au sérieux de la totalité d'une tradition qui converge dans le sacrement de l'Eucharistie. La communion eucharistique est un acte ecclésial, un acte collégial qui concerne et engage l'Église tout entière. L'Eucharistie est le sacrement de l'Église elle-même. C'est à travers ce sacrement que l'Église se complète et que le Corps du Christ se manifeste.
Sylvie
eliazar
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Synode - Communion intra ecclésiale

Message par eliazar »

Chère Sylvie,

Cette doctrine catholique romaine de communion "partout où on en a envie" existe depuis assez longtemps. Il ya plus de trente-cinq ans, j'étais de passage à Nice avec ma famille qui ne connaissait pas la cathédrale orthodoxe (russe) de ma ville d'origine. Elle est très belle, sans doute la plus belle d'Europe, en dehors de la Russie. Comme j'y allais le dimanche en cachette de ma mère, dans mon enfance, je l'aimais et la connaissais bien, et je voulais que mes enfants la connaissent aussi - mais j'étais encore catholique romain, et engagé dans des activités catholiques internationales en faveur de la paix et du désarmement. Je côtoyais, à chaque congrès, une majorité de prêtres latins venus de tous les pays d'Europe, et il y avait aussi (c'était l'époque de la guerre froide...) deux ou trois prêtres orthodoxes russes, envoyés par Moscou et fraternellement accueillis à titre ... d'observateurs. Ce qu'ils étaient sans doute doublement!

Au congrès qui avait eu lieu ce printemps-là, j'avais justement demandé à un prêtre dominicain très connu, qui faisait partie avec moi de la délégation française, s'il m'était permis de communier au cours d'une liturgie orthodoxe et il m'avait assuré qu'il n'y avait "aucune difficulté" et même qu'un accord entre le pape et le patriarche de Moscou était intervenu à ce sujet.

Quelques semaines après mon retour de ce congrès, nous sommes donc allés à Nice, et avons assisté à la Sainte Liturgie dominicale. Et à l'Eucharistie, je suis allé communier. Le vieil évêque Romane (un ancien officier du tzar, disait-on à Nice) m'a demandé mon nom avant de me communier; je le lui ai donné, et il m'a communié.

Mais après la Liturgie, tandis que nous étions, les enfants et moi, dans le jardin qui entoure la cathédrale, il est apparu en haut des marches et m'a fait signe de venir à lui : il avait dû être alerté par un de ses prêtres qui s'était douté que nous n'étions pas orthodoxes. Il m'a demandé d'un air sévère si je l'étais et j'ai répondu que non. Alors comment avais-je eu l'audace de communier, si je n'étais pas orthodoxe ?! Je lui ai raconté ma discussion avec ce théologien dominicain, et il m'a répondu superbement : "Ton théologien a presque commis un mensonge !! L'accord d'inter-communion signé avec l'église romaine ne porte que sur les blessés de guerre qui sont à l'article de la mort - sur le champ de bataille... et s'il n'y a pas d'aumônier de leur confession!"

J'étais dans mes petits souliers, mais j'ai eu la présence d'esprit de m'excuser, de lui dire que je venais à cette même cathédrale tous les dimanches quand j'étais enfant ... et dans la foulée j'ai ajouté que je ne pouvais tout de même pas faire déclarer une guerre pour avoir le droit de communier avec mes frères orthodoxes ! Comme il ne manquait pas d'esprit, et qu'il a bien vu que je n'étais pas allé communier par curiosité, mais avec foi, nous avons eu ensuite une conversation plus détendue.

Mais j'avais été très choqué par la désinvolture de ce théologien dominicain (bien connu à l'époque), mon ami, et à la suite de cette conversation, je lui en avais fait part - à notre réunion suivante. Il m'avait répondu en haussant les épaules : "Mais tu as bien tort de les prendre au sérieux. Tu crois au Christ, tue s catholique, tu as parfaitement le droit de communier dans n'importe quelle église chrétienne (!). Et du reste, quand la Russie ne sera plus communiste, tout çà va s'arranger..."

Plus tard, je suis entré dans une paroisse uniate (du rite "grec catholique", appelé "melkite" au Moyen-Orient) et j'ai entendu à peu près le même discours - sauf que les uniates n'aimaient guère les orthodoxes, dont ils s'étaient séparés pour des raisons plus diplomatiques que dogmatiques, et depuis le XVIIIème siècle ! L'archiprêtre responsable de cette paroisse était de nationalité syrienne, et l'ambassadeur de Syrie était très ami avec lui (je crois même qu'ils avaient des liens de famille), mais professait officiellement la foi islamique. Pour certaines grandes fêtes, il venait à la paroisse, on lui avançait une sorte de fauteuil épiscopal (il s'asseyait du reste près de l'iconostase) et notre archiprêtre allait carrément lui porter la communion à son fauteuil, avant de la distribuer aux fidèles !! Il a fallu que je m'en étonne auprès du portier de l'église, un Libanais, pour découvrir le pot aux roses : il y avait deux autres prêtres melkites, mais ils n'avaient jamais protesté !

Devant de tels scandales, je comprends et je partage entièrement votre stupéfaction. Il est difficile de parler de ces choses avec des non orthodoxes, car l'esprit de désinvolture (qui est au fond un mélange d'ignorance, mais surtout de mépris pour le sacré) est tellement répandu dans notre société qu'on passe pour un fanatique moyenâgeux (surtout à mon âge!). Ce sont ces choses-là qui peu à peu m'ont ouvert les yeux et amené à rejoindre enfin l'Église. Mais j'avais vécu (jusqu'à mes cinquante ans à peu près) au milieu d'un discours ambiant du style "tout le monde il est bon, tout le monde il est gentil" et en fin de compte (mais on ne le dit pas ouvertement) cela signifiait simplement : rien n'est vraiment sérieux !...
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Antoine
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Message par Antoine »

L'accord d'inter-communion signé avec l'église romaine ne porte que sur les blessés de guerre qui sont à l'article de la mort - sur le champ de bataille... et s'il n'y a pas d'aumônier de leur confession!"
Il faut avouer que même dans ce cas, ça n'a aucun de sens et que cet accord est d'une grande imbécillité. Je ne me vois pas recevoir d'un prêtre catholique un bout de pain et faire semblant que c'est le corps du Christ sous prétexte que je serais blessé de guerre.
En revanche qu'un prêtre orthodoxe donne la communion à un catholique romain qui meurt dans l'ignorance de son schisme et de son hérésie cela me choque moins. Une économie est conforme à l'attitude orthodoxe.
Sylvie
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Message par Sylvie »

Jusqu'ici les interventions portaient sur le désir des catholiques de pouvoir communier ou concélébrer dans une Divine Liturgie Orthodoxe.

Voici ce que je lis ce matin via Zénit. C'est la proposition no 35 du synode sur l'Eucharistie.
Proposition 35

Recevoir la Communion

Dans notre société pluraliste et multiculturelle il convient que la signification de la Communion soit expliquée également à des personnes non baptisées ou qui appartiennent à des Eglises ou des communautés non catholiques, assistant par exemple à la messe à l’occasion d’un baptême, d’une confirmation, d’une première communion, d’un mariage, d’un enterrement. Dans de nombreuses métropoles et de nombreuses villes, surtout d’art, il n’est pas rare que des visiteurs d’autres religions et confessions et des non croyants assistent à l’Eucharistie.

Il convient d’expliquer à ces personnes, avec délicatesse mais de manière claire, que le fait qu’il ne soit pas admis à la sainte communion n’est pas le signe d’un manque d’estime à leur égard.
Les fidèles catholiques qui, de façon permanente ou occasionnelle, ne remplissent pas les conditions requises, doivent également prendre conscience du fait que la célébration de la Messe reste valide et significative même sans la participation personnelle à la communion sacramentelle. Personne ne doit craindre de susciter une impression négative s’il ne communie pas. Dans certaines situations on recommande une célébration de la Parole de Dieu à la place de la Messe. Que les pasteurs d’âmes aient à cœur de conduire le plus grand nombre d’hommes possibles au Christ, qui les appelle tous à Lui – et pas seulement dans la sainte Communion – afin qu’ils aient la vie éternelle.
Ce qui est souligné en gras est de moi.

Alors je pense que Rome pourrait être disposé à comprendre pourquoi les Orthodoxes refusent la communion aux Catholiques.

Amicalement

Sylvie
eliazar
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Synode - Communion intra ecclésiale

Message par eliazar »

C'est la catastrophe permanente du catholicisme latin que de dire dix choses incontestablement justes, en les entrelardant d'une ou deux (fondamentales) qui disent le contraire.

Comme ici, où on dit avec tact et délicatesse une chose juste ... à des non-croyants ou adeptes d'autres religions qui ne les liront jamais et dont relativement très peu auront jamais envie d'aller communier au Corps du Christ, surtout en un temps où on peut voir des Baptisés s'en abstenir par crainte d'être anthropophages !

Et ce sont encore parmi les plus croyants, puisqu'ils ne mettent pas en doute que le Christ y soit vraiment présent.

Alors que des théologiens de renom encouragent les catholiques pratiquants à aller communier avec les membres d'une église réputée par eux-mêmes comme schismatique ! Et implicitement comme diablement hérétique ...puisque nous refusons de croire à leurs dogmes d'Infaillibilité du Pape, et d'Immaculée Conception de la Mère de Dieu !

Le résultat est évident : au plan statistique, il y aura toujours mille fois plus de catholiques romains qui pécheront (en ceci) que de non-croyants ou de musulmans (ou de protestants) qui iront "indignement" prendre le Corps du Christ. D'ailleurs pourquoi le feraient-ils ?! Puisqu'ils n'y croient pas...

Encore ai-je envie de dire que si c'était le cas, ce serait tellement incroyable qu'il faudrait y voir le début d'une conversion. miraculeusement advenue pour eux, d'en-haut !
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Sylvie
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Message par Sylvie »

Reçu de Zénit
Proposition 41 du synode sur l'Eucharistie.

L’admission des fidèles non catholiques à la communion

Sur la base de la communion de tous les chrétiens, que le Baptême unique rend déjà efficace, même si c’est encore de manière incomplète, la séparation à la table du Seigneur est vécue à juste titre comme un fait douloureux. Aussi bien au sein de l’Eglise catholique que de la part de nos frères et sœurs non catholiques, la demande urgente de la possibilité de communion eucharistique entre les chrétiens catholiques et les autres est donc présentée très fréquemment. Il faut éclaircir le fait que l’Eucharistie ne désigne et ne réalise pas seulement notre communion personnelle avec Jésus Christ, mais surtout la pleine « communio » de l’Eglise. Nous demandons par conséquent que les chrétiens non catholiques comprennent et respectent le fait que pour nous, selon toute la tradition biblique établie, la communion eucharistique et la communion ecclésiale sont intimement liées et que par conséquent la communion eucharistique avec les chrétiens non catholiques n’est généralement pas possible. Plus encore, la concélébration œcuménique est exclue. Il faudrait de même éclaircir le fait que en vue du salut personnel l’admission de chrétiens non catholiques à l’Eucharistie, au sacrement de la Pénitence et à l’Onction des malades, dans des situations déterminées, à des conditions précises, est possible et même recommandée (UR 8, 15 ; Directoire œcuménique 129-131; CdC 844 § 3 et 4; CCEO 671 §4; Lettre encyclique Ut unum sint 46; Lettre encyclique Ecclesia de Eucaristia 46). Le synode insiste pour que les conditions présentées dans le Catéchisme de l’Eglise catholique (1398-1401) et dans son Compendium (293) soient observées.
Je n'ai pas tout ces documents, seulement le Catéchisme de l'Église catholique.
CEC 1398
L'Eucharistie et l'unité des chrétiens. Devant la grandeur de ce mystère, S. Augustin s'écrie : Ô sacrement de la piété ! Ô signe de l'unité ! Ô lien de la charité ! D'autant plus douloureuses se font ressentir les divisions de l'Église qui rompent la commune participation à la table du Seigneur, d'autant plus pressantes sont les prières au Seigneur pour que reviennent les jours de l'unité complète de tous ceux qui croient en Lui.

CEC 1399
Les Églises orientales qui ne sont pas en pleine communion avec l'Église catholique célèbrent l'Eucharistie avec un grand amour. "Ces Églises, bien que séparées, ont de vrais sacrements, - principalement, en vertu de la succession apostolique : le Sacerdoce et l'Eucharistie, - qui les unissent intimement à nous. (UR 15) " Une certaine communion in sacris donc dans l'Eucharistie, est non seulement possible, mais même recommandée, lors de circonstances favorables et avec l'approbation de l'autorité ecclésiastique" (UR 15)

CEC 1400
Les communautés ecclésiales issues de la Réforme, séparées de l'Église catholique, "en raison surtout de l'absence du sacrement de l'Ordre, n'ont pas conservé la substance propre et intégrale du mystère eucharistique" (UR 22) C'Est pour cette raison que l'intercommunion eucharistique avec ces communautés n'est pas possible pour l'Église catholique. Cependant, ces communautés ecclésiales, "lorsqu'elles font mémoire de la sainte Cène de la mort et de la résurrection du Seigneur, professent que la vie consiste dans la communion au Christ et attendent son retour glorieux." (UR 22)

CEC 1401
Lorsqu'une nécessité grave se fait pressante, selon le jugement de l'ordinaire, les ministres catholiques peuvent donner les sacrements (Eucharistie, Pénitence, Onction des malades ) aux autres chrétiens qui ne sont pas en pleine communion avec l'Église catholique, mais qui les demandent de leur plein gré : il faut alors qu'ils manifestent la foi catholique concernant ces sacrements et qu'ils se trouvent dans les dispositions requises.
J'ai pris la peine de mettre les numéros du catéchismes car jusqu'ici, les notes venant du synode de Rome pouvaient laisser croire à un double discours, d'un côté ceux qui veulent l'intercommunion et de l'autre ceux qui affirment que cela est impossible.

D'une certaine façon il y a deux discours. Le discours de Rome est différent s'il s'agit des relations entre l'Église Orthodoxe ou les Églises issues de la réforme. Rome voit et espère l'intercommunion avec les Orthodoxes à cause de la reconnaissance de leur succession apostolique. Rome ne reconnaît pas la succession du sacrement de l'Ordre chez les églises issues de la Réforme.

Cela emmène un très gros point d'interrogation sur la validité de la succession du sacrement de l'Ordre dans l'Église Catholique.

En effet, Rome disant que les Églises Orthodoxes se sont séparées suite au schisme, comment peut-elle reconnaître la succession apostolique de chez les "frères" séparés. La séparation n'entraîne t'elle pas automatiquement une excommunication, sans qu'il y ait nécessité de faire une bulle d'excommunication ?

Comment Rome peut dire que les Églises issues de la Réforme n'ont pas la succession apostolique si elles sont issues d'elle-même ? Qu'est-ce qui fait que, selon Rome, l'Église Orthodoxe a conservé la succession et non les "filles" de l'Église Catholique ?

Peut-être que ce sont des interrogations auxquelles il n'y a pas de réponse. J'entends déjà ce cher Antoine répondre :" Rome n'a pas la succession apostolique. " Je préfère rester avec mon point d'interrogation et donner une chance de salut aux catholiques.

Amicalement

Sylvie
eliazar
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Synode : Communion intra ecclesiale

Message par eliazar »

Hélas ! chère Sylvie...

Point n'est besoin de déranger Antoine pour vous confirmer que la succession apostolique n'est pas, ne peut pas être le produit "automatique" d'une transmission assurée, et dûment vérifiée par des témoins et des documents, avec une filiation épiscopale certaine, dûment authentifiée par la collation d'archives officielles reconnues par les deux parties ! Ce n'est pas un contrat notarié !

Aucun Évêque ne peut transmettre la Grâce lorsqu'il l'a perdue. De même qu'aucun Évêque ne peut être le successeur d'un Évêque dont il ne partage pas la Foi.

Ce n'est pas du fanatisme que dire cela, c'est du simple bon sens. Si j'ai perdu les clefs de ma voiture, je ne peux plus les transmettre à un autre conducteur.

Si je suis allemand, professeur d'allemand, mais que je ne pratique ni la langue ni la lecture des caractères japonais - j'aurai beau recevoir en héritage la précieuse bibliothèque d'un érudit collectionneur japonais, cette bibliothèque perdra toute utilité et toute efficacité entre mes mains.

Quant à préjuger de la chance de salut des uns ou des autres, je me garderai bien de le faire. Je ne suis pas Dieu. J'ai assez à faire dans mon propre jardin d'orties...
< Demeurons dans la Joie. Prions sans cesse. Rendons grâce en tout... N'éteignons pas l'Esprit ! >
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Message par Sylvie »

Réaction au texte « Un hiver œcuménique » par le hiéromoine Alexandre (Siniakov) sur le lien http://www.orthodoxie.com/2006/03/_un_hiver_cumni.html

Court extrait :
Il n'empêche que, dans la vie quotidienne, et en tant que serviteur de l'Eglise orthodoxe russe, je constate certains obstacles qui entravent le chemin de l'unité. Ce qui m'incite à proposer quelques remèdes susceptibles de nous aider à «respirer à deux poumons», occidental et oriental, selon la si belle formule du pape Jean-Paul II.

Depuis une quinzaine d'années, c'est du côté orthodoxe, et en particulier de l'Eglise russe, que semblent venir les entraves au dialogue entre nos Eglises. En effet, tout en manifestant un renouveau apparent, mon Eglise, la plus importante de la grande famille orthodoxe, semble participer de ce mouvement identitaire qui, un peu partout, est comme l'envers de la mondialisation. Les déclarations officielles ne parlent plus que du prosélytisme catholique. Tout comme dix siècles auparavant, les Eglises de Rome et de Constantinople s'accusaient mutuellement d'envoyer des missionnaires sur des terres revendiquées par chacune d'elles. Selon un paradoxe qui peut paraître étrange, la terre de la sainte Russie restera une des rares que le pape Jean-Paul II n'a pas foulée au cours de son long pontificat.
J'aimerais bien que mon commentaire lui parvienne. Je doute qu'il vienne lire sur ce forum le trouvant peut-être trop fermé à l'œcuménisme. Il faudrait savoir qu'est-ce que l'œcuménisme : Le respect des croyances de chacun, s'unir dans la diversité ou une recherche ensemble de la Vérité?.

Oui, nous croyons tous, catholiques et orthodoxes, à Jésus vrai Dieu et vrai Homme. En tout cas, au moins vrai homme. Ça se complique davantage, avec le mystère de la Trinité (Filioque), du but de l'Incarnation du Verbe, de l'Immaculée Conception (tache du péché originel) etc.

Mais encore, faut-il que le chrétien qui se présente à l'Eucharistie, croit vraiment en la Présence Réelle de Jésus et que ce n'est pas seulement un morceau de pain trempé dans le vin. J'ai déjà eu la confidence d'un diacre catholique qui disait que beaucoup de séminaristes, lorsqu'ils sortaient de l'université, ne croyaient plus en la présence réelle de Jésus dans l'Eucharistie. Certains diront : "Ils ont raisons, il n'y a pas la grâce sacramentelle dans l'Église catholique." Je ne parle pas du point de vue Orthodoxe, mais du point de vue Catholique où nous devons croire en la Présence réelle de Jésus. Alors comment voulez-vous que des prêtres, qui ne croient plus en la Divine Présence, enseignent la foi aux Catholiques, exhortent au respect et à l'adoration de l'Eucharistie, invitent à confesser ses péchés avant de communier ?

Imaginez qu'un catholique se présente à une Divine Liturgie et veuille communier. Communier à quoi au juste ? Pour faire comme les autres ? Si le prêtre Orthodoxe ose un peu questionner la foi du catholique, il serait surpris d'apprendre que : "Marie a sûrement eu des relations avec Joseph, voyons donc, pour voir si un couple peut résister à cela, et que même elle a eu des enfants c'est écrit dans la Bible. Ils parlent des frères de Jésus.", "L'Eucharistie, c'est un symbole. ", "Jésus, s'est réincarné. Il doit revenir, en Maytreya ", "Moi, quand je prie, j'appelle Dieu, Dieu, comme ça je suis certain de ne pas me tromper. Lui en haut se reconnaît.", "Jésus était un grand guérisseur, il savait se servir du pouvoir de ses pensées." Bon j'arrête, je ne veux pas trop vous scandaliser de la foi du catholique.

Avant même de pouvoir le recevoir à la communion, il faudrait que le prêtre Orthodoxe puisse recevoir le Catholique en confession. Si l'Eucharistie est le centre et le sommet de la vie Chrétienne, la confession et le repentir de ses péchés est, il me semble, la base. Il me semble qu'avant même pouvoir communier, il faut se confesser. Nous sommes tous pécheurs.

Mais encore une fois, le prêtre Orthodoxe qui dirait à un catholique qu'avant de communier il faut qu'il confesse ses péchés, risque d'entendre : "Pourquoi se confesser, des péchés, il n'y a plus de péché.", "Dieu est Amour et miséricorde, Il n'envoie personne en enfer. L'enfer est une invention des curés pour nous faire peur.", "Moi, je me confesse directement à Dieu.", "Dieu m'aime comme je suis. Je n'ai pas l'intention de changer.", "Dieu est venu pour les pécheurs, même si j'ai des péchés sur la conscience, Jésus va laver tout cela en recevant la communion."

Après ceci, croyez-vous encore possible de recevoir un catholique à la communion ? Sur environ 10 % de pratiquants Catholiques, combien croient en la Présence Réelle de Jésus dans l'Eucharistie, que Marie est toujours Vierge, que Jésus reviendra dans la Gloire et que nous ressusciterons au jugement dernier, que nous n'avons qu'une vie sur terre, que nous ne nous réincarneront pas ?

Si je peux parler ainsi de la foi des catholiques, c'est que j'étais bien positionnée pour tâter le pouls de ceux que je rencontrais. Pour pouvoir apporter des remèdes, il faut bien connaître la maladie chez le patient. Je n'ai pas parlé non plus de tout ceux qui courent auprès les diseuses de bonne aventure, cartomancie, voyage astral etc. pour ensuite venir se faire libérer de ce qu'ils auraient pu contracter.

Avant même de donner la communion à un Catholique, il faudrait d'abord discuter de la possibilité de pouvoir le recevoir en confession.

Madeleine
tanios
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Message par tanios »

Ce texte de l'hiéromoine Alexandre (Siniakov ) cité également le métropolite de Léningrad , Nicodème , dans les années 70 comme exemple positif de personne incarnant l'esprit oecuménique or ce métropolite était en secret catholique d'après ce qu'il a été souvent indiqué.
Un hiéromoine est un moine qui a de l'ancienneté si je m'exprime bien , alors comment citer ce métropolite comme exemple? Ce serait plutôt un contre-exemple...
De toutes façons l'oecuménisme ressemble tellement aux relations entre états ou autres organisations humaines...Même si on proclamait une unité entre "églises" ce serait plus que probablement une unité institutionnelle qui ferait beaucoup de tort.
L' avantage principal de l'oecuménisme est qu'il permet des relations cordiales entre responsables d'églises ; dans certaines régions au moins çà peut être utile ( Je pense au moyen-orient ).
T.
Kazan
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Message par Kazan »

"Sans doute nous faut-il retrouver cet esprit des premiers temps de l'œcuménisme, tout simplement, sous la forme de l'amitié chrétienne. Aimer l'autre de façon vraiment désintéressée. Apprendre à connaître ses traditions, partager dans l'égalité ses joies et ses soucis."

C'est la seule phrase que je retiens vraiment du texte du Hieromoine Alexandre.
Car, de fait, je crois maintenant, aprés l'avoir touillé dans tous les sens, que l'oecuménisme se limite à cela et que, d'ailleurs, point n'est besoin de se dire oecuméniste pour cela ...
Sylvie
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Message par Sylvie »

Cher Kazan,

Il me semble que vous êtes encore catholique bien que vous connaissiez très bien l'Orthodoxie. Avez-vous cette impression que la foi, la vrai foi, se perd chez beaucoup de catholiques ? Avez-vous cette impression qu'il y a un mélange avec beaucoup de croyances provenant d'autres religions et même d'occultisme ? Réincarnation, pouvoirs de la pensée humaine sur la matière, pouvoirs de guérison par la pensée, consultation de voyantes, prendre ce qui fais l'affaire dans toutes les religions, style new age catholique ?

Il y a de cela quelques dimanches, qu'une paroisse catholique près de chez moi, recevait un moine tibétain pour conférencier dans l'après-midi. Je respecte les gens d'autres religions ou confessions. Ce n'est pas là le problème. Pourquoi ce besoin d'aller puiser ailleurs ? Peut-être ont-ils un vide immense et cherchent l'eau vive, comme je l'ai cherchée longtemps moi-même. Je ne savais pas que je ne cherchais pas au bon endroit. J'étais comme un sourcier cherchant l'eau, à l'aide de son bâton, dans le désert. Au moins, si j'avais eu le bâton de Moise, j'aurais pu frapper le Rocher.

Pensez-vous qu'il y a cette même situation chez beaucoup d'Orthodoxes ? Pensez-vous que cette maladie, de construire sa religion selon ses propres croyances et goûts est généralisée ?

Jésus a dit qu'IL était la Vérité. Peut-être que nous devrions Lui demander, comme Pilate l'a fait, "Qu'est-ce que la Vérité ? "

Madeleine
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Sylvie-Madeleine pose une excellente question à Kazan :
Avez-vous cette impression que la foi, la vrai foi, se perd chez beaucoup de catholiques ? Avez-vous cette impression qu'il y a un mélange avec beaucoup de croyances provenant d'autres religions et même d'occultisme ? Réincarnation, pouvoirs de la pensée humaine sur la matière, pouvoirs de guérison par la pensée, consultation de voyantes, prendre ce qui fais l'affaire dans toutes les religions, style new age catholique ?
Je crois que c’est un excellent résumé de ce qu’est l’appauvrissement intellectuel de la religion occidentale de nos jours. Il faut croire que le Québec n’est pas aussi différent de nous que je le croyais. À part quelques spéciailstes d’histoire religieuse, en général des religieux de niveau universitaire, c’est effectivement bien là l’effarant niveau où ils en sont arrivés.

Cependant il y a là une rupture totale avec ce qu’était le catholicisme des années d’avant-guerre. Il y avait eu un renouveau du catholicisme dans la première moitié du XXème siècle qui n’aurait pas pu supporter l’idée d’aboutir à ce confusionnisme. Et cependant, faute d’avoir pu aboutir à un retour à l’Orthodoxie, ce renouveau a avorté.

Il y aurait là toute une histoire à écrire, l’histoire du ratage d’un espoir.

Quand on fait la constatation de l’actuel naufrage de l’Église catholique, on sen reste en général au niveau des institutions, des effectifs et des pratiques. Mais on oublie le plus souvent l’impuissance intellectuelle généralisée de la théologie catholique d’aujourd’hui, pataugeant dans le spiritualisme, l’occultisme ou le sybcrétisme.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
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