Couples sans enfants
Modérateur : Auteurs
Couples sans enfants
Bonjour,
Je parcours le forum depuis quelques jours dans l'espoir d'une réponse à mes préoccupations, mais n'en trouvant aucune, je me lance. Si vous n'êtes pas vous-mêmes concernés par le problème, peut-être connaissez vous dans votre entourage des couples ayant des soucis d'infertilité et pourrez-vous m'éclairer...
Mon mari et moi sommes convertis à l'orthodoxie depuis peu et nous n'avons d'ailleurs pas une grande culture religieuse. Nous sommes désemparés face à notre incapacité ( temporaire je l'espère ) à procréer. Nous n'avons pas de problème médical expliquant le fait que j'arrive à tomber enceinte mais que la grossesse ne parvient jamais à terme. Nous cherchons alors un sens spirituel à ces épreuves qui se répètent et qui ne sont pas faciles à vivre, d'autant plus que les familles orthodoxes qui nous entourent ne connaissent pas ce problème et que ce sont souvent des familles nombreuses.
Auriez-vous des lectures simples et en français si possible pour nous faire avancer sur notre douloureux chemin ?
Merci.
Je parcours le forum depuis quelques jours dans l'espoir d'une réponse à mes préoccupations, mais n'en trouvant aucune, je me lance. Si vous n'êtes pas vous-mêmes concernés par le problème, peut-être connaissez vous dans votre entourage des couples ayant des soucis d'infertilité et pourrez-vous m'éclairer...
Mon mari et moi sommes convertis à l'orthodoxie depuis peu et nous n'avons d'ailleurs pas une grande culture religieuse. Nous sommes désemparés face à notre incapacité ( temporaire je l'espère ) à procréer. Nous n'avons pas de problème médical expliquant le fait que j'arrive à tomber enceinte mais que la grossesse ne parvient jamais à terme. Nous cherchons alors un sens spirituel à ces épreuves qui se répètent et qui ne sont pas faciles à vivre, d'autant plus que les familles orthodoxes qui nous entourent ne connaissent pas ce problème et que ce sont souvent des familles nombreuses.
Auriez-vous des lectures simples et en français si possible pour nous faire avancer sur notre douloureux chemin ?
Merci.
Chère Nadège,
Je tombais enceinte, mais à quelques mois de grossesses j'avais des pertes de sang. Le médecin me faisait aliter jusqu'à ce que les saignements cessent. Ensuite, je devais faire attention à ne pas rien lever de pesant etc. Cela s'est produit à mes deux premières grossesses.
Pour la troisième grossesse, je n'ai pas eu de problème, je pense que c'est parce que j'ai pris des vitamines avec de l'acide folique. Par contre j'ai eu aussi une quatrième grossesse qui n'est pas parvenue à terme.
Il y a peut-être une Icône qui représente Marie enceinte envers laquelle vous pourriez lui confier votre grossesse.
Amicalement
Sylvie
Je ne suis pas médecin ni Orthodoxe mais j'ai eu ce genre de problèmes.Nous n'avons pas de problème médical expliquant le fait que j'arrive à tomber enceinte mais que la grossesse ne parvient jamais à terme.
Je tombais enceinte, mais à quelques mois de grossesses j'avais des pertes de sang. Le médecin me faisait aliter jusqu'à ce que les saignements cessent. Ensuite, je devais faire attention à ne pas rien lever de pesant etc. Cela s'est produit à mes deux premières grossesses.
Pour la troisième grossesse, je n'ai pas eu de problème, je pense que c'est parce que j'ai pris des vitamines avec de l'acide folique. Par contre j'ai eu aussi une quatrième grossesse qui n'est pas parvenue à terme.
Il y a peut-être une Icône qui représente Marie enceinte envers laquelle vous pourriez lui confier votre grossesse.
Amicalement
Sylvie
Il est toujours très difficile de répondre à quelqu'un qui vit une grande douleur. La compassion dans le silence et la prière est sans doute la meilleure des réponses et nous sommes muets devant la souffrance. La souffrance reste un grand mystère parce que nous ne comprenons pas comment Dieu la permet et l'utilise. Claudel écrivait: «Le Christ n'est pas venu supprimer la souffrance; il est venu la remplir de sa présence.» . La soufrance est le lieu de la présence divine dans l'humanité. Toutefois la question étant posée sur le forum, il nous faut prendre le risque de disserter, sachant que nous serons toujours maladroit dans notre expression et en deça de l'attente formulée.
Il faut être bien conscient que Dieu n’est pas la cause des maux qui nous accablent. Vous n’êtes en rien responsable de l’infertilité qui vous frappe injustement. Le Mal est quelque chose qui frappe n’importe qui, n’importe quand, n’importe où, en toute injustice et sans aucun discernement. C’est son essence même. Si le mal était une justice, il ne serait plus un mal. La tentation est de rejeter le mal sur Dieu et de se détourner de Dieu en lui en attribuant la cause.
Il ne faut donc pas chercher des significations spirituelles aux différents types de maux.
En revanche il faut les accepter en toute humilité afin que la Gloire de Dieu se manifeste malgré eux. La signification spirituelle, ou, plus exactement, le bienfait spirituel, se trouve donc non pas dans le mal mais dans la façon dont nous, nous le subissons. C’est dans cette acceptation que réside l’épreuve . On ne saurait ainsi faire une classification des différents maux par signification. Ils ne signifient rien d’autre que l’arbitraire absolu et absurde inhérent au Mal. Mais il dépend de chacun d’entre nous de vivre cette injustice dans l’orgueil du refus ou dans l’humilité de l’acceptation. Les afflictions qui nous frappent sont utilisées (et non pas envoyées) par la providence divine pour ce retournement de notre orgueil en humilité; elles sont permises par la providence et nous devons les accepter comme des dons de Dieu, comme des remèdes aux infirmités de nos âmes en vue de notre déification. Nous devons faire fructifier ces afflictions en une purification de l’âme. Il n’y a pas d’autre sens à donner à telle ou telle affliction et surtout pas en terme de culpabilité. L’infertilité n’est pas la réponse à telle ou telle faute particulière, pas plus qu’un cancer ou la perte d’un enfant, ou toute autre affliction terrible. Elle n'est pas non plus à transcrire en tel ou tel message spécifique de la part de Dieu.
Saint paul nous dit : « Pour moi, jamais d’autre titre de gloire que la croix de notre Seigneur Jésus Christ ; par elle, le monde est crucifié pour moi, comme moi je le suis pour le monde ». (Gal 6,14)
Le désir d’avoir un enfant est une chose tout à fait légitime dans un couple. Mais ce désir ne doit pas être un désir à tout prix, le centre de la vie du couple, ni son unique signification. L’enfant n’est pas une appropriation du couple. Le mariage est à l'image de l'union conjugale du Christ et de l'Eglise. Il a pour finalité , l’unité des époux en Christ («affermis -les dans l'unité qui vient de Toi», prions-nous à l'office des noces) ; il est l'union de deux personnes en une seule chair dans la divino-humanité du Christ. C'est avant tout cette finalité qu'il convient de réaliser, avec ou sans enfants.
Voici comment la sainte Ecriture réconforte et exhorte ceux qui sont soumis à diverses afflictions :
Vous qui craignez le Seigneur, comptez sur sa miséricorde,. ne. vous écartez pas du chemin, de peur de tomber. Vous qui craignez leSeigneur, ayez confiance en lui, et votre récompense ne saurait faillir. Vous qui craignez le Seigneur, espérez ses bienfaits, la joie éternelle et la miséricorde. Considérez les générations passées et voyez : qui donc, confiant dans le Seigneur, a été confondu? ou qui, persévérant dans sa crainte, a été abandonné? ou qui l'a imploré sans avoir été écouté? Car le Seigneur est compatissant et miséricordieux, il remet les péchés et sauve au jour de la détresse. Malheur aux cœurs lâches et aux mains nonchalantes, et au pécheur dont la conduite est double. Malheur au cœur nonchalant et sans foi, car il ne sera pas protégé. Malheur à vous qui avez perdu l'endurance, que ferez-vous lorsque le Seigneur vous visitera? Ceux qui craignent le Seigneur ne transgressent pas ses paroles, ceux qui l'aiment observent ses voies. Ceux qui craignent le Seigneur cherchent à lui plaire, ceux qui l'aiment se rassasient de sa loi. Ceux qui aiment le Seigneur ont un cœur toujours prêt et savent s'humilier devant lui. Jetons-nous dans les bras du Seigneur, et non dans ceux des hommes, car telle est sa majesté, telle aussi sa miséricorde (Sir. 2, 7-18).
Retournons au silence.
Il faut être bien conscient que Dieu n’est pas la cause des maux qui nous accablent. Vous n’êtes en rien responsable de l’infertilité qui vous frappe injustement. Le Mal est quelque chose qui frappe n’importe qui, n’importe quand, n’importe où, en toute injustice et sans aucun discernement. C’est son essence même. Si le mal était une justice, il ne serait plus un mal. La tentation est de rejeter le mal sur Dieu et de se détourner de Dieu en lui en attribuant la cause.
Il ne faut donc pas chercher des significations spirituelles aux différents types de maux.
En revanche il faut les accepter en toute humilité afin que la Gloire de Dieu se manifeste malgré eux. La signification spirituelle, ou, plus exactement, le bienfait spirituel, se trouve donc non pas dans le mal mais dans la façon dont nous, nous le subissons. C’est dans cette acceptation que réside l’épreuve . On ne saurait ainsi faire une classification des différents maux par signification. Ils ne signifient rien d’autre que l’arbitraire absolu et absurde inhérent au Mal. Mais il dépend de chacun d’entre nous de vivre cette injustice dans l’orgueil du refus ou dans l’humilité de l’acceptation. Les afflictions qui nous frappent sont utilisées (et non pas envoyées) par la providence divine pour ce retournement de notre orgueil en humilité; elles sont permises par la providence et nous devons les accepter comme des dons de Dieu, comme des remèdes aux infirmités de nos âmes en vue de notre déification. Nous devons faire fructifier ces afflictions en une purification de l’âme. Il n’y a pas d’autre sens à donner à telle ou telle affliction et surtout pas en terme de culpabilité. L’infertilité n’est pas la réponse à telle ou telle faute particulière, pas plus qu’un cancer ou la perte d’un enfant, ou toute autre affliction terrible. Elle n'est pas non plus à transcrire en tel ou tel message spécifique de la part de Dieu.
Saint paul nous dit : « Pour moi, jamais d’autre titre de gloire que la croix de notre Seigneur Jésus Christ ; par elle, le monde est crucifié pour moi, comme moi je le suis pour le monde ». (Gal 6,14)
Le désir d’avoir un enfant est une chose tout à fait légitime dans un couple. Mais ce désir ne doit pas être un désir à tout prix, le centre de la vie du couple, ni son unique signification. L’enfant n’est pas une appropriation du couple. Le mariage est à l'image de l'union conjugale du Christ et de l'Eglise. Il a pour finalité , l’unité des époux en Christ («affermis -les dans l'unité qui vient de Toi», prions-nous à l'office des noces) ; il est l'union de deux personnes en une seule chair dans la divino-humanité du Christ. C'est avant tout cette finalité qu'il convient de réaliser, avec ou sans enfants.
Voici comment la sainte Ecriture réconforte et exhorte ceux qui sont soumis à diverses afflictions :
Vous qui craignez le Seigneur, comptez sur sa miséricorde,. ne. vous écartez pas du chemin, de peur de tomber. Vous qui craignez leSeigneur, ayez confiance en lui, et votre récompense ne saurait faillir. Vous qui craignez le Seigneur, espérez ses bienfaits, la joie éternelle et la miséricorde. Considérez les générations passées et voyez : qui donc, confiant dans le Seigneur, a été confondu? ou qui, persévérant dans sa crainte, a été abandonné? ou qui l'a imploré sans avoir été écouté? Car le Seigneur est compatissant et miséricordieux, il remet les péchés et sauve au jour de la détresse. Malheur aux cœurs lâches et aux mains nonchalantes, et au pécheur dont la conduite est double. Malheur au cœur nonchalant et sans foi, car il ne sera pas protégé. Malheur à vous qui avez perdu l'endurance, que ferez-vous lorsque le Seigneur vous visitera? Ceux qui craignent le Seigneur ne transgressent pas ses paroles, ceux qui l'aiment observent ses voies. Ceux qui craignent le Seigneur cherchent à lui plaire, ceux qui l'aiment se rassasient de sa loi. Ceux qui aiment le Seigneur ont un cœur toujours prêt et savent s'humilier devant lui. Jetons-nous dans les bras du Seigneur, et non dans ceux des hommes, car telle est sa majesté, telle aussi sa miséricorde (Sir. 2, 7-18).
Retournons au silence.
Dernière modification par Antoine le mer. 17 août 2005 14:31, modifié 1 fois.
Couples sans enfants
Il est délicat de répondre à un tel message lorsqu'on n'est qu'un homme, mais la réponse de Sylvie m'encourage à parler de ce que je connais d'expérience.
Lors de mon premier mariage, mon épouse a eu ce genre de problèmes. J'étais très jeune, j'accordais une importance très exagérée au fait d'avoir des enfants, de prolonger les générations de ma famille, de transmettre notre nom, de sanctifier en quelque sorte notre union par l'enfantement, etc. J'ai demandé de l'aide à un membre de ma famille, médecin. Il a prescrit certaines piqûres pour arrêter le début de fausse couche, puis le reste comme Sylvie vient de le relater. Nous n'étions pas croyants, ni l'un ni l'autre, et ne prêtions donc aucune espèce d'attention à ce que pouvait être la volonté de Dieu dans un cas comme le nôtre; seule comptait notre volonté humaine, notre amour humain - et les techniques humaines qui pouvaient nous aider.
Le résultat a été catastrophique pour la santé de ma femme, qui a accouché de deux jumelles prématurées dont l'une est morte à la naissance et l'autre a eu de graves troubles cérébraux; elle a survécu mais...
Lorsque j'ai été converti, j'ai naturellement repensé tout ce problème et c''est pourquoi, tout en rappelant que je ne suis en rien qualifié pour donner le moindre avis, je crois pouvoir faire au moins part de cette réflexion.
Nous ne savons pas ce que nous faisons. Dieu seul sait. Je ne le dis pas ici par une sorte de fatalisme dévot : notre volonté n'est pas la Sienne. Nous voulons, comme disaient les Rois de France - et après nous le déluge, parfois. Combien de fois n'avons-nous pas demandé des choses qui enréalité étaient mauvaises pour nous ?
Il y a des enfants qui n'auraient pas dû naître, et Dieu seul sait s'il est bon qu'Il intervienne pour changer le cours des choses, pour modifier au coup par coup les effets biologiques de la Nature qu'Il a créée.
Même un non-croyant peut comprendre que le corps, souvent, se défende avec une prescience que notre mental n'a pas atteinte, ou même qu'il a étouffée. Il peut y avoir une sorte de délire démiurgique à vouloir à tout prix faire cet enfant que notre corps refuse de "nous donner". Je parle , encore une fois, uniquement de moi - et loin de moi de juger dans le cas de ce que je ne vis pas moi-même (j'ai déjà assez de mal à comprendre ce que je vis !).
Il y a dans l'Ecriture le cas d'Anne la stérile, la mère de Samuel : c'est à Dieu seul qu'elle s'adressait, et dans une prière muette. Elle souffrait et se contentait d'épancher sa douleur devant Dieu; Dieu est intervenu par le truchement d'Eli, et Son intervention a été sanctifiante. Il nous est bon de lire et relire ce merveilleux enseignement dans les 3 premiers chapitres du Premier Livre de Samuel.
Il y a aussi Elizabeth, qui fut ensuite la mère du Précurseur et Baptiste Jean. Pour elle aussi, ce fut un ange qui fut envoyé pour signaler l'intervention divine. C'est au premier chapitre de l'Évangile de Luc.
Nadège a eu l'humilité d'écrire:
Mais il y a aussi, pour aider notre faiblesse, ou notre désarroi, l'Église que Dieu a voulue justement pour aider les Siens à traverser leurs épreuves terrestres jusqu'au but final qu'Il nous a offert, et dont notre Baptême constitue les prémisses. Pourquoi, Nadège, ne vous adresseriez-vous pas aussi et avant tout à votre prêtre, ou mieux : à votre Évêque ? Il priera pour vous comme Eli le fit pour Anne. Votre Évêque a les grâces qui vous sont nécessaires.
Encore une fois je ne dis pas cela pour vous décourager de prier. Mais l'un ne va pas sans l'autre et si vous êtes dans l'Église, c''est à votre Évêque en tout premier (ou à son prêtre local s'il est trop éloigné) que vous devez porter filialement votre problème. C'est ma conviction profonde.
Lors de mon premier mariage, mon épouse a eu ce genre de problèmes. J'étais très jeune, j'accordais une importance très exagérée au fait d'avoir des enfants, de prolonger les générations de ma famille, de transmettre notre nom, de sanctifier en quelque sorte notre union par l'enfantement, etc. J'ai demandé de l'aide à un membre de ma famille, médecin. Il a prescrit certaines piqûres pour arrêter le début de fausse couche, puis le reste comme Sylvie vient de le relater. Nous n'étions pas croyants, ni l'un ni l'autre, et ne prêtions donc aucune espèce d'attention à ce que pouvait être la volonté de Dieu dans un cas comme le nôtre; seule comptait notre volonté humaine, notre amour humain - et les techniques humaines qui pouvaient nous aider.
Le résultat a été catastrophique pour la santé de ma femme, qui a accouché de deux jumelles prématurées dont l'une est morte à la naissance et l'autre a eu de graves troubles cérébraux; elle a survécu mais...
Lorsque j'ai été converti, j'ai naturellement repensé tout ce problème et c''est pourquoi, tout en rappelant que je ne suis en rien qualifié pour donner le moindre avis, je crois pouvoir faire au moins part de cette réflexion.
Nous ne savons pas ce que nous faisons. Dieu seul sait. Je ne le dis pas ici par une sorte de fatalisme dévot : notre volonté n'est pas la Sienne. Nous voulons, comme disaient les Rois de France - et après nous le déluge, parfois. Combien de fois n'avons-nous pas demandé des choses qui enréalité étaient mauvaises pour nous ?
Il y a des enfants qui n'auraient pas dû naître, et Dieu seul sait s'il est bon qu'Il intervienne pour changer le cours des choses, pour modifier au coup par coup les effets biologiques de la Nature qu'Il a créée.
Même un non-croyant peut comprendre que le corps, souvent, se défende avec une prescience que notre mental n'a pas atteinte, ou même qu'il a étouffée. Il peut y avoir une sorte de délire démiurgique à vouloir à tout prix faire cet enfant que notre corps refuse de "nous donner". Je parle , encore une fois, uniquement de moi - et loin de moi de juger dans le cas de ce que je ne vis pas moi-même (j'ai déjà assez de mal à comprendre ce que je vis !).
Il y a dans l'Ecriture le cas d'Anne la stérile, la mère de Samuel : c'est à Dieu seul qu'elle s'adressait, et dans une prière muette. Elle souffrait et se contentait d'épancher sa douleur devant Dieu; Dieu est intervenu par le truchement d'Eli, et Son intervention a été sanctifiante. Il nous est bon de lire et relire ce merveilleux enseignement dans les 3 premiers chapitres du Premier Livre de Samuel.
Il y a aussi Elizabeth, qui fut ensuite la mère du Précurseur et Baptiste Jean. Pour elle aussi, ce fut un ange qui fut envoyé pour signaler l'intervention divine. C'est au premier chapitre de l'Évangile de Luc.
Nadège a eu l'humilité d'écrire:
Et elle ajoute plus loin:" Mon mari et moi sommes convertis à l'orthodoxie depuis peu et nous n'avons d'ailleurs pas une grande culture religieuse."
Il va de soi qu'il n'y a pas de lecture plus simple (et plus éclairante) que celle de la Parçle de Dieu : c'est la raison pour laquelle j'ai signalé le Livre de Samuel et l'Évangile de Luc."...les familles orthodoxes qui nous entourent ne connaissent pas ce problème et que ce sont souvent des familles nombreuses.
Auriez-vous des lectures simples et en français si possible pour nous faire avancer sur notre douloureux chemin ? "
Mais il y a aussi, pour aider notre faiblesse, ou notre désarroi, l'Église que Dieu a voulue justement pour aider les Siens à traverser leurs épreuves terrestres jusqu'au but final qu'Il nous a offert, et dont notre Baptême constitue les prémisses. Pourquoi, Nadège, ne vous adresseriez-vous pas aussi et avant tout à votre prêtre, ou mieux : à votre Évêque ? Il priera pour vous comme Eli le fit pour Anne. Votre Évêque a les grâces qui vous sont nécessaires.
Encore une fois je ne dis pas cela pour vous décourager de prier. Mais l'un ne va pas sans l'autre et si vous êtes dans l'Église, c''est à votre Évêque en tout premier (ou à son prêtre local s'il est trop éloigné) que vous devez porter filialement votre problème. C'est ma conviction profonde.
< Demeurons dans la Joie. Prions sans cesse. Rendons grâce en tout... N'éteignons pas l'Esprit ! >
Ce problème ne saurait se résoudre par une lecture (exception faite pour l'Evangile), ou une discussion sur un forum, fut-il orthodoxe. Vous êtes orthodoxes depuis peu, je me permet de vous donner un conseil.
Allez trouver le prêtre de votre paroisse, faites une confession générale de votre vie, et sollicitez ses conseils spirituels. Si pour une raison ou une autre, cela vous est difficile, allez trouver un autre prêtre de votre diocèse (ou d'une autre juridiction canonique), un moine ou une moniale avec qui vous vous sentez en confiance, ou bien l'un de vos évêques.
L'Eglise est une communauté vivante, des personnes qui prient ensemble.
Si vous le désirez, faites moi parvenir sur mail privé vos prénoms, je prierai pour vous, et ma paroisse également. Ne desespérez pas, et faites confiance au Christ, présent et agissant dans son Eglise ortodoxe.
Et comme le conseil Sylvie pertinement, priez la Mère de Dieu de vous secourir.
Allez trouver le prêtre de votre paroisse, faites une confession générale de votre vie, et sollicitez ses conseils spirituels. Si pour une raison ou une autre, cela vous est difficile, allez trouver un autre prêtre de votre diocèse (ou d'une autre juridiction canonique), un moine ou une moniale avec qui vous vous sentez en confiance, ou bien l'un de vos évêques.
L'Eglise est une communauté vivante, des personnes qui prient ensemble.
Si vous le désirez, faites moi parvenir sur mail privé vos prénoms, je prierai pour vous, et ma paroisse également. Ne desespérez pas, et faites confiance au Christ, présent et agissant dans son Eglise ortodoxe.
Et comme le conseil Sylvie pertinement, priez la Mère de Dieu de vous secourir.
Vous trouverez sur le site du forum (en haut de la page d'accueil) la rubrique livres et textes.Auriez-vous des lectures simples et en français si possible pour nous faire avancer sur notre douloureux chemin ?
Sous le chapitre 'Spiritualité' un ensemble de textes dans lesquels vous trouverez comment les Pères nous parlent des épreuves.
On peut lire aussi avec profit le livre de Bertrand Vergely "La souffrance" chez Gallimard en "Folio Essais"n° 311.
Un livre chaleureux et aussi profond que simple et abordable, écrit par un médecin orthodoxe: Métropolite Antoine, « Voyage Spirituel » aux éditions du Seuil. Un parcours évangélique avec Bartimée, le pharisien, Zachée, le fils prodigue, les paraboles du jugement, le tout orienté comme le bâtiment d’une église : du narthex vers le Royaume.
Extrait:
Dans les récits des Pères du désert, il est question d'un évêque d'Alexandrie qui était en visite dans un monastère. Les moines demandèrent à l'un des leurs de préparer un discours de bienvenue, mais il refusa. « Pourquoi? demandèrent-ils. — S'il ne comprend pas mon silence, il ne comprendra pas non plus ce que j'aurais à lui dire. »
C'est de cette manière que Zachée a découvert le Christ, de cette manière aussi que le Christ lui a parlé, comme il devait le faire à Pierre la nuit où il serait livré : «Et le Seigneur, se retournant, posa son regard sur Pierre... et Pierre sortit et pleura amèrement. » Le Dieu dont le regard sonde les profondeurs et «ne jugera pas sur l'apparence » (Isaïe 11,3), le Seigneur «qui scrute le cœur et sonde les reins» (Jérémie 17, 10), c'est lui qui nous ouvre les yeux, nous libère de nos pharisaïsmes et de nos illusions, nous délivre de nos craintes et de notre asservissement au jugement d'autrui!
Voir aussi le livre de Jean-Claude Larchet publié au cerf : « Le Starets Serge »
Le starets serge est très proche de nous dans le temps et l’espace, puisqu’il était prêtre de la paroisse de Vanves et qu’il morut il y a à peine 20 ans en 1987. Chacun trouvera dans ce livre la phrase clef qui le concerne. Le livre est divisé en 3 parties ; une présentation rapide de sa vie, un résumé de son enseignement , et 310 « paroles de Salut » réparties sur une soixantaine de pages.
Un extrait sur la problématique du mal dont Jean-Louis Palierne écrivait avec une justesse déculpabilisante:
Les passions (il faudrait parler des passions plus que des péchés) ne font pas partie de notre nature, ce ne sont même pas des faiblesses de notre nature, ce sont des illusions qui sont l’œuvre de l’ennemi du genre humain, le Diable.
Le désespoir.
Le Starets évoque parfois la passion grave du désespoir, qui peut, chez le chrétien, naître de la conscience aiguë d'un péché commis ou de son état de péché.
Le Starets préconise plusieurs façons de sortir de cet état spirituel non seulement pathologique mais dangereux.
1) Nous ne devons jamais croire notre état de péché irrémédiable, mais au contraire être sûrs qu'il y a toujours un pardon pour toute faute, et qu'il suffit de le demander à Dieu pour l'obtenir.
2) Nous devons éviter d'être sous la dépendance de nos péchés et de nos états de péché antérieurs.
Pour cela, nous devons : a) éviter de nous rappeler nos fautes dans le détail et de les « ruminer » ; b) commencer chaque jour comme si c'était un jour nouveau, « tout reprendre de zéro », ne pas être tourné vers le passé mais vers le présent et vers l'avenir.
3) Nous devons nous désolidariser de notre péché. Alors que le diable vise à nous identifier à notre péché, nous suggérant : « Tu es cela », pour nous pousser, justement, au
désespoir, nous devons comprendre que le péché et les passions sont profondément étrangers à notre nature et à notre personne, qu'ils sont comme des abcès qui s'y sont surajoutés par accident, qui ont parasité notre peau mais ne font pas partie d'elle.
Plus simplement, quand nous constatons en nous des tendances au mal, il ne faut pas perdre de temps à s'interroger sur leur origine, se demander ce qui en nous a pu les produire ou les provoquer. Il ne faut surtout pas croire qu'elles font partie de nous-mêmes, qu'elles révèlent un aspect caché de notre personnalité. Il y a un grand danger à se solidariser ainsi avec le mal, à le considérer comme faisant partie de soi. Il faut savoir que les tendances mauvaises qui se manifestent en nous sont des tentations qui nous viennent des démons. Ceux-ci cherchent à nous faire croire qu'ils n'existent pas et que tout le mal qui se présente en nous vient de nous et fait partie de nous. Mais c'est en vérité à eux qu'il faut l'attribuer, et non à nous-mêmes. Il faut savoir que le mal est en vérité étranger à notre nature bien qu'il entre parfois en contact avec elle et cherche à se greffer sur nos propres tendances. Le fait cependant que les démons nous proposent souvent des tentations qui ne correspondent pas à nos tendances, à nos désirs et à nos goûts, qui ne nous concernent pas et pour lesquelles nous n'avons aucune attirance est le signe manifeste que le mal qui se manifeste en nous a en eux son origine profonde.
Tout cela n'exclut pas, bien au contraire, que l'on fasse pénitence de ses péchés et de son état de péché, la pénitence apparaissant, jointe aux attitudes précédentes et avec la prière, comme l'une des principales façons de sortir du désespoir et de l'éviter.
Je vous remercie de m'avoir répondu. Je retiens bien tous vos conseils et vos suggestions de lecture. Je continuerai de prier, non plus pour avoir des enfants, mais pour que je fasse Sa volonté.
J'aurais voulu vous répondre plus longuement et vous poser encore des questions sur les traitements thérapeutiques proposés aux couples infertiles, mais je me sens très fatiguée à présent. A plus tard donc,
Que Dieu vous garde.
J'aurais voulu vous répondre plus longuement et vous poser encore des questions sur les traitements thérapeutiques proposés aux couples infertiles, mais je me sens très fatiguée à présent. A plus tard donc,
Que Dieu vous garde.
Il faut prier pour ces deux demandes qui ne sont en rien exclusives l'une de l'autre. Nous vous accompagnerons dans la prière. Il faut aussi bien sûr continuer d'exploiter les avancées de la médecine en ce domaine quand elles ne sont pas incompatibles avec votre conscience orthodoxe. Le médecin soigne, le Christ guérit.Je continuerai de prier, non plus pour avoir des enfants, mais pour que je fasse Sa volonté.
La difficulté pour moi, c'est de continuer à prier pour avoir des enfants et en même temps ne pas focaliser toutes mes préoccupations là-dessus, ce qui -je pense - est néfaste. Aussi, si je prie pour que la volonté de Dieu soit faite et non la mienne, je peux prendre plus de distance par rapport à ce qui peut m'arriver. Et si mon mari et moi devons, par Providence divine, ne pas avoir d'enfants, comme cela a été suggéré plus haut, nous serons plus en mesure d'accepter ce qui nous est donné de vivre.
Pour ce qui est des avancées de la médecine, elles ne sont pas suffisantes pour l'instant pour expliquer notre problème. Je ne sais pas vraiment ce que dit l'Eglise orthodoxe à propos de la stimulation ovarienne, de l'insémination artificielle ou de la fécondation in vitro, mais cela ne me semble pas très sain ( surtout qu'a priori, je ne devrais pas en avoir besoin, mais ces pratiques semblent de plus en plus proposées, voire imposées par le médecin ). Avez-vous des lumières là-dessus ? Est-ce que pour ce genre de questions, on peut se fier à sa conscience quand elle n'est pas bien éclairée ?
Pour ce qui est des avancées de la médecine, elles ne sont pas suffisantes pour l'instant pour expliquer notre problème. Je ne sais pas vraiment ce que dit l'Eglise orthodoxe à propos de la stimulation ovarienne, de l'insémination artificielle ou de la fécondation in vitro, mais cela ne me semble pas très sain ( surtout qu'a priori, je ne devrais pas en avoir besoin, mais ces pratiques semblent de plus en plus proposées, voire imposées par le médecin ). Avez-vous des lumières là-dessus ? Est-ce que pour ce genre de questions, on peut se fier à sa conscience quand elle n'est pas bien éclairée ?