Avant le Blitzkrieg déclenché contre lui la semaine dernière, le Liban comptait encore 250'000 chrétiens orthodoxes.
Combien en restera-t-il à la fin de l'année?
Avant la croisade démocratique contre l'Irak, ce pays abritait une communauté chrétienne orthodoxe florissante et Mgr Constantin pouvait officier en sa cathédrale de Bagdad. Il n'en reste plus rien.
Après le tour du Liban, ce sera probablement le tour de la Syrie, 450'000 orthodoxes et le siège du patriarcat d'Antioche fondé par l'apôtre Pierre. Du moins, le siège de repli; car n'oublions pas comment, en 1939, la République française viola le mandat qui lui avait été confié par la Société des Nations et livra le sandjak d'Alexandrette où se trouvait l'ancienne Antioche aux kémalistes pour s'assurer leur neutralité.
Le patriarcat d'Antioche était jusqu'à présent l'une des rares Eglises du monde arabe qui avait conservé un certain équilibre entre ses fidèles restés au Moyen-Orient et ses fidèles du reste du monde (avec, il est vrai, au moins autant de convertis anglo-saxons que des Arabes dans le cas de son archevêché des Etats-Unis). Le voilà peut-être, à brève échéance, condamné à rejoindre les Assyriens ou les Jacobites sur la longue liste des Eglises en exil.
Ce n'est pas de la politique que de constater que nous vivons aujourd'hui les mêmes événements que le 24 mars 1999. Une agression principalement aérienne contre un pays abritant une population orthodoxe significative. Tout ceci finira aussi par des destructions d'églises et de monastères. Et là encore, le silence assourdissant des directeurs de conscience et des faux prophètes qui noircissent leur bloc-notes dans les newsmagazines d'actualités.
Et pendant ce temps, on plante l'avant-dernier clou pour crucifier le christianisme témoin des temps apostoliques. L'avant-dernier, car le dernier, ce sera la Syrie. Et là, je pense à ce village orthodoxe près de Damas qui est le dernier où l'on parle le dialecte araméen que parlait Notre Seigneur. Et je pense à Sednaya, le plus vieux monastère du monde encore en activité.
Il ne nous reste plus qu'à prier de toutes nos forces pour le Liban, pays dont nous ne devons pas non plus oublier à quel point il fut attaché à notre langue, pour nos coreligionnaires de l'Orient arabe, pour le patriarche d'Antioche, "le treizième apôtre" comme dit la liturgie, pour son Eglise.
Tous les saints du patriarcat d'Antioche, priez Dieu pour le Liban!
Liban crucifié
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Merci de ce rappel, mon cher Claude. Je viens de voir une photo de presse des destructions, l'horreur. A hurler quand on pense que des colonnes de civils en fuite sont bombardées. Je ne vois même pas l'avantage géopolitique recherché mais on s'achemine vers la confrontation permanente d'un Etat juif dont l'idéologie ne fait l'unanimité dans la diaspora, loin de là, et d'un islam agressif, en éliminant les chrétiens de la région. Tout cela n'a aucun sens ni économique ni politique et je ne suis même pas sûre que l'expulsion des chrétiens soit pensée par quiconque parmi les décideurs. Absurdité et folie!
Oui prions pour nos frères éprouvés.
Oui prions pour nos frères éprouvés.
"Viens, Lumière sans crépuscule, viens, Esprit Saint qui veut sauver tous..."
On ose à peine s'exprimer sur ce sujet "sensible"... car on reçoit facilement des courriels insultants ...
Raison de plus pour dire qur rien ne justifie ce qui se passe dans ce pays dont je connais bien les habitants ; mais, volontairement ou pas, ce sont encore les chrétiens, les églises, les monastères qui en feront également les frais.
Ma peine est immense. Je ne peux que prier.
Raison de plus pour dire qur rien ne justifie ce qui se passe dans ce pays dont je connais bien les habitants ; mais, volontairement ou pas, ce sont encore les chrétiens, les églises, les monastères qui en feront également les frais.
Ma peine est immense. Je ne peux que prier.
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28e jour de combats, intensification des combats au sol, souffrances indicibles de la population, mais ce n'est plus le Blitzkrieg, c'est la guerre de positions et l'enlisement.
Notre coreligionnaire Christophe Levalois reproduit sur son site Internet, à l'adresse
http://christophe.levalois.free.fr/fich ... _liban.pdf un beau communiqué des évêques orthodoxes de France relative aux souffrances de notre pays frère, francophone et chrétien, du Liban, en date du 1er août 2006. Voici le texte de ce communiqué:
ASSEMBLEE DES EVEQUES ORTHODOXES DE FRANCE
--- Assemblée des Evêques Orthodoxes de France « AEOF » ---,
7 rue Georges Bizet, 75116 Paris
organe de coordination de l’épiscopat orthodoxe en France
Communiqué
Lettre de l’AEOF au président de la République
1. L’AEOF a exprimé au président de la République, Monsieur Jacques Chirac, toute son inquiétude face « à l’irruption dramatique et douloureuse de la violence au Proche-Orient » et face, plus particulièrement, à l’évolution de la situation militaire et humanitaire au Liban.
Dans une lettre adressée au chef de l’Etat, le métropolite Emmanuel, président de l’AEOF, a fait part à Monsieur Chirac des craintes de l’Eglise orthodoxe en France face au développement des opérations militaires qui n’épargnent point les populations civiles et où de part et d’autre « des vieillards, des femmes et des enfants sont otages et victimes de véritables
actions de guerre ».
Le métropolite Emmanuel a voulu aussi faire état au président de la République de son inquiétude face à la « situation alarmante » que vivait le Liban pays qui « se trouve, plus particulièrement, dévasté par des opérations militaires sans précédent qui touchent indistinctement des cibles civiles et militaires et occasionnent de lourdes destructions, des
pertes considérables en vie humaine et des déplacements de population dans des conditions de grandes difficultés, de précarité et d’insécurité ».
Tout en affirmant que l’Eglise orthodoxe en France priait pour toutes les victimes de cette guerre, il indiquait au président de la République la nécessité pour la communauté internationale et pour « notre pays, la France » de ne plus tolérer « la poursuite de ces opérations militaires dont les populations civiles paient tous les jours le prix fort ».
Exprimant sa confiance dans l’action déployée par la France, sous la conduite du président de la République, le métropolite Emmanuel concluait sa lettre en appelant Monsieur Chirac à poursuivre tous ces efforts « pour obtenir sans délai un cessez-le-feu immédiat et aboutir le
plus rapidement possible à un règlement pacifique » que l’Eglise orthodoxe en France appelle de tous ses voeux et prières.
Drame de la ville libanaise de Quana
2. L’AEOF est profondément affectée et attristée par les conséquences tragiques de l’opération militaire qui a endeuillé la ville libanaise de Quana au Sud Liban dimanche dernier. Le monde entier a été bouleversé par les images douloureuses des victimes civiles innocentes, parmi lesquelles des dizaines d’enfants, décédées dans cette ville dans des
conditions tragiques. L’AEOF regrette vivement cette opération et exprime sa plus grande compassion avec les familles endeuillées et leur présente ses plus sincères condoléances.
L’Eglise orthodoxe en France exprime sa solidarité avec toutes les personnes qui souffrent et prie pour toutes les victimes civiles de cette guerre qui, de part et d’autre, sont touchées dans leur chair, leur famille et leurs biens. L’AEOF en appelle à toutes les forces militaires en
cause pour épargner et sauver les populations civiles et demande aux organisations internationales et particulièrement les Nations Unies, de déployer tous les efforts nécessaires à cette fin.
L’AEOF souhaite aussi exprimer sa solidarité et sa communion de prière avec les fidèles des communautés orthodoxes qui se trouvent également exposées dans cette région du monde*, aux actions militaires et ont été touchés dans leurs familles, leurs biens et leurs lieux de culte.
Elle appelle de ses voeux l’instauration d’un cessez-le-feu immédiat pour soulager les populations civiles de part et d’autre et espère un aboutissement positif rapide à tous les efforts déployés dans les différentes capitales et instances internationales en faveur d’un règlement pacifique de cette crise.
Fait à Paris le 1er août 2006
*Rappelons qu'il y aurait quelque 250'000 chrétiens orthodoxes au Liban. (NdL)
Notre coreligionnaire Christophe Levalois reproduit sur son site Internet, à l'adresse
http://christophe.levalois.free.fr/fich ... _liban.pdf un beau communiqué des évêques orthodoxes de France relative aux souffrances de notre pays frère, francophone et chrétien, du Liban, en date du 1er août 2006. Voici le texte de ce communiqué:
ASSEMBLEE DES EVEQUES ORTHODOXES DE FRANCE
--- Assemblée des Evêques Orthodoxes de France « AEOF » ---,
7 rue Georges Bizet, 75116 Paris
organe de coordination de l’épiscopat orthodoxe en France
Communiqué
Lettre de l’AEOF au président de la République
1. L’AEOF a exprimé au président de la République, Monsieur Jacques Chirac, toute son inquiétude face « à l’irruption dramatique et douloureuse de la violence au Proche-Orient » et face, plus particulièrement, à l’évolution de la situation militaire et humanitaire au Liban.
Dans une lettre adressée au chef de l’Etat, le métropolite Emmanuel, président de l’AEOF, a fait part à Monsieur Chirac des craintes de l’Eglise orthodoxe en France face au développement des opérations militaires qui n’épargnent point les populations civiles et où de part et d’autre « des vieillards, des femmes et des enfants sont otages et victimes de véritables
actions de guerre ».
Le métropolite Emmanuel a voulu aussi faire état au président de la République de son inquiétude face à la « situation alarmante » que vivait le Liban pays qui « se trouve, plus particulièrement, dévasté par des opérations militaires sans précédent qui touchent indistinctement des cibles civiles et militaires et occasionnent de lourdes destructions, des
pertes considérables en vie humaine et des déplacements de population dans des conditions de grandes difficultés, de précarité et d’insécurité ».
Tout en affirmant que l’Eglise orthodoxe en France priait pour toutes les victimes de cette guerre, il indiquait au président de la République la nécessité pour la communauté internationale et pour « notre pays, la France » de ne plus tolérer « la poursuite de ces opérations militaires dont les populations civiles paient tous les jours le prix fort ».
Exprimant sa confiance dans l’action déployée par la France, sous la conduite du président de la République, le métropolite Emmanuel concluait sa lettre en appelant Monsieur Chirac à poursuivre tous ces efforts « pour obtenir sans délai un cessez-le-feu immédiat et aboutir le
plus rapidement possible à un règlement pacifique » que l’Eglise orthodoxe en France appelle de tous ses voeux et prières.
Drame de la ville libanaise de Quana
2. L’AEOF est profondément affectée et attristée par les conséquences tragiques de l’opération militaire qui a endeuillé la ville libanaise de Quana au Sud Liban dimanche dernier. Le monde entier a été bouleversé par les images douloureuses des victimes civiles innocentes, parmi lesquelles des dizaines d’enfants, décédées dans cette ville dans des
conditions tragiques. L’AEOF regrette vivement cette opération et exprime sa plus grande compassion avec les familles endeuillées et leur présente ses plus sincères condoléances.
L’Eglise orthodoxe en France exprime sa solidarité avec toutes les personnes qui souffrent et prie pour toutes les victimes civiles de cette guerre qui, de part et d’autre, sont touchées dans leur chair, leur famille et leurs biens. L’AEOF en appelle à toutes les forces militaires en
cause pour épargner et sauver les populations civiles et demande aux organisations internationales et particulièrement les Nations Unies, de déployer tous les efforts nécessaires à cette fin.
L’AEOF souhaite aussi exprimer sa solidarité et sa communion de prière avec les fidèles des communautés orthodoxes qui se trouvent également exposées dans cette région du monde*, aux actions militaires et ont été touchés dans leurs familles, leurs biens et leurs lieux de culte.
Elle appelle de ses voeux l’instauration d’un cessez-le-feu immédiat pour soulager les populations civiles de part et d’autre et espère un aboutissement positif rapide à tous les efforts déployés dans les différentes capitales et instances internationales en faveur d’un règlement pacifique de cette crise.
Fait à Paris le 1er août 2006
*Rappelons qu'il y aurait quelque 250'000 chrétiens orthodoxes au Liban. (NdL)
Dernière modification par Claude le Liseur le mar. 08 août 2006 18:37, modifié 1 fois.
Le communiqué prend donc aussi en compte les souffrances de notre pays frère Israël qui n'est pas non plus épargné par les missiles et les attentats perpétuels et dont la population souffre également de ces interminables conflits.L’Eglise orthodoxe en France exprime sa solidarité avec toutes les personnes qui souffrent et prie pour toutes les victimes civiles de cette guerre qui, de part et d’autre, sont touchées dans leur chair, leur famille et leurs biens.
Par ailleurs il n'est pas interdit non plus de prier pour tous les militaires engagés dans ce combat même si le communiqué ne le précise hélas pas: les souffrances ne sont pas réservées aux seuls civils et les victimes non plus.
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- Inscription : ven. 28 juil. 2006 20:03
L'ironie de l'histoire a voulu que parmi les victimes de la pluie de missiles ayant affligé la ville d'Haifa dimanche matin,se trouvait un prêtre orthodoxe de l'Eglise de Grece-miraculeusement sauvé avec sa famille-.Cette pauvre ville par sa cohabitation pacifique devrait plutôt servir de modèle de méditation à tous les faucons avides de sang et de feu.
Et la Vérité vous rendra libre
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- Inscription : lun. 30 mai 2005 19:41
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Selon un communiqué du 4 août 2006 de Barnabas Fund, ONG spécialisée dans l’aide aux communautés chrétiennes de toute confession persécutées ou victimes de catastrophes naturelles, il y a environ 500 000 à 750 000 chrétiens « personnes déplacées » au Moyen Orient. Pour le seul Liban, on en compte 113 000, dont 50 000 ayant fui dans une autre partie du Liban ; 33 000 en Syrie ; 30 000 en Jordanie.
Environ 80 à 100 000 chrétiens immigrés au sud Liban pour trouver du travail et originaires des Philippines, du Sri Lanka et autres pays pauvres ont dû fuir. On sait que des Philippins sont arrivés en Syrie, mais le sort de la plupart est inconnu.
Des chrétiens arabes de nationalité israélienne ont également été contraints de fuir le nord du pays ; plusieurs centaines se sont réfugiés vers Bethléem et Jéricho, d’autres en Jordanie ou en Syrie. Par suite d’un accord entre Israël, l’autorité palestinienne et la Syrie, environ 100 000 Palestiniens ont été autorisés à partir pour la Syrie. Environ 10% des Arabes d’Israël, soit 140 000 personnes, sont chrétiens, ce qui veut dire que, si la proportion a été respectée mais rien n’est moins sûr, il y aurait 10 000 chrétiens palestiniens réfugiés en Syrie.
Les persécutions anti-chrétiennes en Irak « d’une férocité croissante », faisant suite à deux guerres ouvertes depuis 1990 ont fait se réfugier en Syrie 190 000 d’entre eux dont la plupart sont arrivés en 2005. Environ 60 000 réfugiés de la région de Mossoul se trouvent aujourd’hui vers Alep et 120 000 de la région de Bagdad vers Damas. Il faut ajouter 195 000 réfugiés chrétiens irakiens en Jordanie, dont 45 000 sont arrivés en 2006. Il ne reste guère plus de 200 000 chrétiens en Irak sur le million et demi recensé avant 1990. La plupart de ces chrétiens résiduels en quelque sorte ont quitté le nord de l’Irak et Bagdad pour se réfugier dans d’autres zones du pays.
La Jordanie commence à refuser l’entrée aux hommes entre 18 et 35 ans, donc les dernières familles réfugiées comprenaient surtout des femmes seules avec des enfants et des personnes âgées. Les enfants irakiens réfugiés ne sont pas admis dans les écoles publiques.
Les travailleurs immigrés philippins fuyant le Liban se voient souvent refuser l’accès en Syrie, faute d’avoir pu sauver leurs passeports. On a même vu renvoyer au Liban une Ethiopienne arrivée à Chypre sans billet de retour en règle, condition obligatoire pour la demande du droit d’asile.
Environ 80 à 100 000 chrétiens immigrés au sud Liban pour trouver du travail et originaires des Philippines, du Sri Lanka et autres pays pauvres ont dû fuir. On sait que des Philippins sont arrivés en Syrie, mais le sort de la plupart est inconnu.
Des chrétiens arabes de nationalité israélienne ont également été contraints de fuir le nord du pays ; plusieurs centaines se sont réfugiés vers Bethléem et Jéricho, d’autres en Jordanie ou en Syrie. Par suite d’un accord entre Israël, l’autorité palestinienne et la Syrie, environ 100 000 Palestiniens ont été autorisés à partir pour la Syrie. Environ 10% des Arabes d’Israël, soit 140 000 personnes, sont chrétiens, ce qui veut dire que, si la proportion a été respectée mais rien n’est moins sûr, il y aurait 10 000 chrétiens palestiniens réfugiés en Syrie.
Les persécutions anti-chrétiennes en Irak « d’une férocité croissante », faisant suite à deux guerres ouvertes depuis 1990 ont fait se réfugier en Syrie 190 000 d’entre eux dont la plupart sont arrivés en 2005. Environ 60 000 réfugiés de la région de Mossoul se trouvent aujourd’hui vers Alep et 120 000 de la région de Bagdad vers Damas. Il faut ajouter 195 000 réfugiés chrétiens irakiens en Jordanie, dont 45 000 sont arrivés en 2006. Il ne reste guère plus de 200 000 chrétiens en Irak sur le million et demi recensé avant 1990. La plupart de ces chrétiens résiduels en quelque sorte ont quitté le nord de l’Irak et Bagdad pour se réfugier dans d’autres zones du pays.
La Jordanie commence à refuser l’entrée aux hommes entre 18 et 35 ans, donc les dernières familles réfugiées comprenaient surtout des femmes seules avec des enfants et des personnes âgées. Les enfants irakiens réfugiés ne sont pas admis dans les écoles publiques.
Les travailleurs immigrés philippins fuyant le Liban se voient souvent refuser l’accès en Syrie, faute d’avoir pu sauver leurs passeports. On a même vu renvoyer au Liban une Ethiopienne arrivée à Chypre sans billet de retour en règle, condition obligatoire pour la demande du droit d’asile.
"Viens, Lumière sans crépuscule, viens, Esprit Saint qui veut sauver tous..."