J'avais dit que je n'écrirais plus rien sur ce sujet, mais voilà que je succombe à la tentation! Ce que cher Claude - très bien renseigné, il faut le dire - ne sait pas peut-être, c'est qu'il y a deux branches de mathéites: ceux qui admettent l'usage de l'icône de la Trinité anthropomorphique et ceux qui n'admettent que l'image traditionnelle aux trois anges. Alors, ces deux branches de la même secte - j'insiste sur le terme "secte", car le mathéisme a beaucoup d'éléments propres aux sectes - non seulement elles ne se trouvent pas en communion entre elles, mais en plus elles se haïssent et ont constitué une hiérarchie parallèle. Il suffit de lire leurs revues. Pour les uns, les autres sont des hérétiques! Ce qui est drôle dans cette histoire, c'est que la querelle pour l'image de la Trinité a affecté l'ensemble du paléohimérologitisme grec, alors même les non-mathéites ont mis partout des icônes de la Trinité anthropomorphique pour montrer que cette représentation est parfaitement orthodoxe!
Je connais des gens en Grèce qui suivent les Vieux-Calendaristes, soit par tradition soit par ignorance. Ce que j'ai constaté en parlant avec eux, c'est que leurs "pères spirituels" ou "confesseurs" les empêchent de lire des livres spirituels orthodoxes jugés "suspects". Par exemple, tout ce qui concerne les bienheureux pères Porphyrios, Iakovos, Damaskinos, Sophrony et des pères athonites contemporains, considérés tous comme des saints par le peuple pieux, c'est interdit pour eux. Les saints morts après 1924 (St Silouane, St Anthimos de Chios, St Savvas de Kalymnos) ne sont pas vénérés par les vieux-calendaristes non plus. Les Mathéites sont très réticents vis-à-vis de saint Néctaire aussi. Il est rare d'ailleurs qu'on voit une icône de saint Néctaire dans une église vieux-calendariste.
J'ai parlé une fois avec un jeune évêque vieux-calendariste, du groupe de Chrysostome, à savoir moins extrémiste que les mathéites, et il m'a dit qu'il ne faut plus écrire des livres théologiques, car les Pères ont déjà tout dit ! Je voudrais lui poser la question quand, à son avis, le dernier Père de l'Eglise est mort, mais je n'ai pas osé. A plus forte raison, je n'ai pas osé de lui dire que je pensais que les livres du père Sophrony sont profondement patristiques, car il me traiterait de moderniste, du moins! Sur ce dernier point, je voudrais rapporter que le bienheureux père Damaskinos, du monastère Saint-Jean Makrinos, à Megara (+2001), une très grande figure spirituelle, a considéré le livre du père Sophrony "Nous verrons Dieu tel qu'Il est" comme "le meilleur livre patristique qu'il avait jamais lu".
les prêtres VCO sont-ils de "vrais prêtres"?
Modérateur : Auteurs
Nous le savions et cette histoire avait déjà été abordée sur le forum. De plus Elisabeth qui est allée rendre visite à un monastère de femmes "Matthéiste" en avait parlé. Mais il me semblait que finalement le synode des "Matthéistes" s'était réuni et avait tranché cette question préservant l'unité de leur communauté et évitant un schisme interne. Peut-être les publications que vous avez lues sont-elles antérieures à ce synode qui date d'il y a 2ans environ?[...]il y a deux branches de mathéites: ceux qui admettent l'usage de l'icône de la Trinité anthropomorphique et ceux qui n'admettent que l'image traditionnelle aux trois anges. Alors, ces deux branches de la même secte - j'insiste sur le terme "secte", car le mathéisme a beaucoup d'éléments propres aux sectes - non seulement elles ne se trouvent pas en communion entre elles, mais en plus elles se haïssent et ont constitué une hiérarchie parallèle. Il suffit de lire leurs revues. Pour les uns, les autres sont des hérétiques! Ce qui est drôle dans cette histoire, c'est que la querelle pour l'image de la Trinité a affecté l'ensemble du paléohimérologitisme grec, alors même les non-mathéites ont mis partout des icônes de la Trinité anthropomorphique pour montrer que cette représentation est parfaitement orthodoxe!
Pourriez vous donc étayer vos affirmations?
Avez vous un décision écrite d'un synode sur cette question et jetant un anathème sur ceux qui vénèreraient et reproduiraient une telle icône ou proclamant une rupture de communion avec eux?
Si oui, merci de nous la communiquer. Si non il faut revoir votre position.
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En tout cas, ce schisme chez les matthéistes a bien eu lieu en 1995 déjà, donc il paraît difficile d'affirmer qu'ils avaient préservé l'unité de leur communauté en 2003. Il s'agissait plus probablement d'éviter un nouveau schisme à l'intérieur de la faction qui a rejeté l'icône antropomorphique de la Trinité.Antoine a écrit :Nous le savions et cette histoire avait déjà été abordée sur le forum. De plus Elisabeth qui est allée rendre visite à un monastère de femmes "Matthéiste" en avait parlé. Mais il me semblait que finalement le synode des "Matthéistes" s'était réuni et avait tranché cette question préservant l'unité de leur communauté et évitant un schisme interne. Peut-être les publications que vous avez lues sont-elles antérieures à ce synode qui date d'il y a 2ans environ?
Pourriez vous donc étayer vos affirmations?
Avez vous un décision écrite d'un synode sur cette question et jetant un anathème sur ceux qui vénèreraient et reproduiraient une telle icône ou proclamant une rupture de communion avec eux?
Si oui, merci de nous la communiquer. Si non il faut revoir votre position.
Il semblerait que la faction des matthéistes qui gardait cette icône s'est ensuite divisée en deux synodes. En tout cas, j'ai acheté à Athènes en 2003 le calendrier 2003 d'un synode matthéiste dissident (présidé par un métropolite Chrysostome d'Amphipolis), illustré comme la plupart des publications de ce groupe par une icône anthropomorphique en couverture.
Pour plus d'informations, je renvoie le lecteur à un site de ces matthéistes dissidents, à l'adresse http://www.egoch.org/eng/default.htm . Il suffit de parcourir les différentes rubriques pour se rendre compte que les matthéistes du groupe de Mgr Nicolas y sont qualifiés de "néo-iconoclastes", qu'il y a des documents sur l'histoire de cette rupture, et que, par exemple, le primat matthéiste Mgr André, si cher à Eliazar, y est indiqué comme "en schisme depuis 1995".
Je ne comprends pas comment on peut parler de schisme interne évité quand on sait que le dit schisme a eu lieu en 1995. Par ailleurs, toutes les productions de ces groupes expliquent qu'ils se sont séparés de Mgr André à propos de l'icône anthropomorphique de la Trinité (il y a même, sur ce site, une apologie de cette icône écrite par M. Vladimir Moss) et qu'ils se considèrent comme les confesseurs de l'Orthodoxie face au nouvel iconoclasme. On peut même trouver à la page que j'ai indiqué une rubrique "Church History" où il est très clairement indiqué que le groupe matthéiste qui tient ce site considère les autres matthéistes comme n'étant plus orthodoxes.
En conclusion, toutes les informations dont je dispose sur cette lamentable marge de l'Orthodoxie corroborent les affirmations de Yannis.
Les prêtres VCO
Autant pour moi !
Je remercie Claude (et Yannis) d'avoir continué imperturbablement à documenter mon opinion de base - dont je constate qu'elle était légère, et d'ailleurs : uniquement basée sur ce que j'avais appris d'amis matthéistes...
Ce sont les dangers de l'affectivité - et je dirais (pour paraphraser notre ami Jean-Louis) que je n'ai pas fini de m'en encombrer, malgré un âge qui devrait être de sagesse !
Kyrie, eleison me !
Je remercie Claude (et Yannis) d'avoir continué imperturbablement à documenter mon opinion de base - dont je constate qu'elle était légère, et d'ailleurs : uniquement basée sur ce que j'avais appris d'amis matthéistes...
Ce sont les dangers de l'affectivité - et je dirais (pour paraphraser notre ami Jean-Louis) que je n'ai pas fini de m'en encombrer, malgré un âge qui devrait être de sagesse !
Kyrie, eleison me !
< Demeurons dans la Joie. Prions sans cesse. Rendons grâce en tout... N'éteignons pas l'Esprit ! >
D'abord je parlais sous forme d'interrogation pour avoir des précisions. Ensuite il y a amplement de quoi s'y perdre dans ce labyrinthe des juridictions VCO dissidentes éclatées! Et ensuite il s'agissait de ce schisme qui a failli arriver encore au sein du synode auquel est rattaché le Hiéromoine Cassien du sud de la France et auquel appartient Catherine qui nous a quittés. Mais il se peut que je me mélange les pinceaux. Mille pardon pour ces imprécisions. Claude, vous saurez faire le tri. Rappelons-nous les recherches faites sur l'ancien forum pour essayer d'établir sans succès une succession apostolique sûre du temps où notre ami Romane nous écrivait...Je ne comprends pas comment on peut parler de schisme interne évité quand on sait que le dit schisme a eu lieu en 1995.
Claude est assurément beaucoup mieux renseigné que moi, quoique j'habite à Athènes. Je sais bien que jusqu'au présent il y a au moins deux fractions de la secte matthéiste. Compte tenu d'ailleurs du niveau des membres de leurs "synodes" je ne vois pas pourquoi les deux fractions devraient s'unir de nouveau. Une amie de mon épouse, venant du Canada, sans être fanatique, suit par ignorance les matthéites, alors je sais bien qu'ils continuent à être divisés. La tendance chez les vieux-calendaristes est d'ailleurs de se diviser infinément - ce qui démontre une mentalité protestante sous habit ultra-orthodoxe -. Leurs "évêques" exploitent au maximum l'ignorance de leur troupeau pour le garder emprisonné dans ses fractions lamentables. En ce qui concerne leurs revues, il est difficile de les suivre, tant elles sont nombreuses. Elles sont pleines d'ignorance théologique et de haine (la plupart des fois la haine se tourne contre les fractions adversaires vieux-calendaristes). J'avoue pourtant que quand je les trouve, je les lis pour m'amuser!
Je suis étonné que les matthéites en France osent propager la fausse idée que leur "archévêque" décédé, André, était réputé dans toute la Grèce. Parole d'honneur, ledit "archévêque" était ignoré par tous les pieux chrétiens orthodoxes de la Grèce. Faute de saints et d'hommes de Dieu chez-eux, les matthéites doivent inventer quelques uns.
A propos, j'ai un renseignement sur l'état de la dépouille du "saint" "archévêque" Matthieu Karpathakis, quand on a ouvert sa tombe quelques ans après sa mort. Le renseigment, que je considère comme fiable, provient d'une moniale qui y était présente et qui a ensuite abandonné les matthéites pour rentrer au sein de l'Eglise canonique... Elle l'a raconté il y a quelques années à un prêtre très sérieux, ami de moi. Mais je ne veux pas répéter en public son récit , car "un témoin, aucun témoin" (il va de soi que les autres témoins, parmi eux la notoire abbesse Mariam, se sont tus, car Matthieu devrait être présenté comme un saint, coûte-que-coûte...).
Je suis étonné que les matthéites en France osent propager la fausse idée que leur "archévêque" décédé, André, était réputé dans toute la Grèce. Parole d'honneur, ledit "archévêque" était ignoré par tous les pieux chrétiens orthodoxes de la Grèce. Faute de saints et d'hommes de Dieu chez-eux, les matthéites doivent inventer quelques uns.
A propos, j'ai un renseignement sur l'état de la dépouille du "saint" "archévêque" Matthieu Karpathakis, quand on a ouvert sa tombe quelques ans après sa mort. Le renseigment, que je considère comme fiable, provient d'une moniale qui y était présente et qui a ensuite abandonné les matthéites pour rentrer au sein de l'Eglise canonique... Elle l'a raconté il y a quelques années à un prêtre très sérieux, ami de moi. Mais je ne veux pas répéter en public son récit , car "un témoin, aucun témoin" (il va de soi que les autres témoins, parmi eux la notoire abbesse Mariam, se sont tus, car Matthieu devrait être présenté comme un saint, coûte-que-coûte...).
Nous sommes bien d’accord, les VCO (les authentiques, les vrais, ceux qui ont la filiation apostolique de par Mgr. Leonty de Chili et autres dignes prélats orthodoxes), sont sur les marges de l’0rthodoxie.
Mais il est possible d'être sur les marges de l’Eglise en étant dehors ou à l’ intérieur.
Nous pouvons penser que quelques anglicans, vieux-catholiques, pré-chalcedoniens, vieux-croyants et même certains papistes sont très près de la vraie Eglise, et donc sur les marges...exterieures, mais ils ne sont pas à l’intérieur de l’ Eglise.
Sur ceci, je crois que nous sommes tous de la même opinion.
Il y a toutefois, semble-t'il, des doutes sur l’appartenance des VCO au Corps de l’Eglise, c’est à dire au Corps du Christ.
De deux choses l’une: ou les croyants VCO sont des membres de l’Eglise ou bien ils sont hors de l’Eglise, et alors voués à la géhenne, et "hystériques, délirants, délinquants, déliquescents" et toutes les autres épithètes dont les autres « vco » (vrais canoniques officiels) les affublent. Et, par ailleurs, dont ils devraient désigner les autres sus-nommés, en bonne logique.
Mais si, au contraire, les VCO sont dans l’Eglise, ils sont de plein droit de, pour et par l’Eglise, de même que les autres déviants œcuménistes, organisiates, modernistes etc. avec lesquels nous nous reconnaissons « frères », quoique en nous pinçant le nez !
Je sais qu’eux, les VCO, ont un penchant divisionniste, cathariste, enfin… on pourrait l’appeler « donatiste », et même j’irais jusqu'à dire qu'il y a chez eux une volonté d’exclusion des autres, et de se considérer (dans certaines communautés) comme « le Petit Reste » - mais ces mêmes considérations sont également valables pour les « situationnistes» toujours plus prêts à s’accorder avec le Vatican, Canterbury ou Utrecht, mais avec exclusion systématique des « autres », les orthodoxes plus traditionnels qu’eux.
J’ai même connu un Métropolite grec qui soutenait que les luthériens avaient un vrai sacerdoce, et le faisait en remerçiant d’avoir été invité à assister à un congrès luthérien international.
Mais il est vrai qu’il y a d'autres membres des Diocèses locaux de l’Eglise, dans toutes les juridictions que j’ai connues, qui ont une reconnaissance tacite ou même exprimée de plusieurs des VCO, quoique ils reconnaissent ne pouvoir être en communion avec eux.
Je crois que nous devrions en rester là, en tout irénisme intra-orthodoxe.
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Mais il est possible d'être sur les marges de l’Eglise en étant dehors ou à l’ intérieur.
Nous pouvons penser que quelques anglicans, vieux-catholiques, pré-chalcedoniens, vieux-croyants et même certains papistes sont très près de la vraie Eglise, et donc sur les marges...exterieures, mais ils ne sont pas à l’intérieur de l’ Eglise.
Sur ceci, je crois que nous sommes tous de la même opinion.
Il y a toutefois, semble-t'il, des doutes sur l’appartenance des VCO au Corps de l’Eglise, c’est à dire au Corps du Christ.
De deux choses l’une: ou les croyants VCO sont des membres de l’Eglise ou bien ils sont hors de l’Eglise, et alors voués à la géhenne, et "hystériques, délirants, délinquants, déliquescents" et toutes les autres épithètes dont les autres « vco » (vrais canoniques officiels) les affublent. Et, par ailleurs, dont ils devraient désigner les autres sus-nommés, en bonne logique.
Mais si, au contraire, les VCO sont dans l’Eglise, ils sont de plein droit de, pour et par l’Eglise, de même que les autres déviants œcuménistes, organisiates, modernistes etc. avec lesquels nous nous reconnaissons « frères », quoique en nous pinçant le nez !
Je sais qu’eux, les VCO, ont un penchant divisionniste, cathariste, enfin… on pourrait l’appeler « donatiste », et même j’irais jusqu'à dire qu'il y a chez eux une volonté d’exclusion des autres, et de se considérer (dans certaines communautés) comme « le Petit Reste » - mais ces mêmes considérations sont également valables pour les « situationnistes» toujours plus prêts à s’accorder avec le Vatican, Canterbury ou Utrecht, mais avec exclusion systématique des « autres », les orthodoxes plus traditionnels qu’eux.
J’ai même connu un Métropolite grec qui soutenait que les luthériens avaient un vrai sacerdoce, et le faisait en remerçiant d’avoir été invité à assister à un congrès luthérien international.
Mais il est vrai qu’il y a d'autres membres des Diocèses locaux de l’Eglise, dans toutes les juridictions que j’ai connues, qui ont une reconnaissance tacite ou même exprimée de plusieurs des VCO, quoique ils reconnaissent ne pouvoir être en communion avec eux.
Je crois que nous devrions en rester là, en tout irénisme intra-orthodoxe.
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Giorgos
SEÑOR JESUCRISTO, HIJO DE DIOS, TEN PIEDAD DE MÍ PECADOR.
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- Inscription : mer. 18 juin 2003 15:13
Re:
C'était, à ma connaissance, l'archevêque d'Athènes Dorothée (Kottaras), primat de l'Eglise de Grèce en 1956-1957, qui avait utilisé le terme de "dissidence" pour parler des vieux-calendéristes.Claude le Liseur a écrit : ↑ven. 14 oct. 2005 17:25 [
Je pense que le terme de "schisme" est un peu fort pour parler de l'ensemble des vieux-calendéristes. Quand on observe un peu la réalité sur le terrain, on sait que les fidèles orthodoxes vont facilement dans des paroisses vieilles-calendéristes et vice-versa. Le métropolite Païssios (aujourd'hui titulaire du siège de Tyane), à l'époque où il était à la tête du principal groupe vieux-calendériste d'Amérique, racontait lui-même que la plupart des fidèles qui fréquentaient ses églises à New York étaient en fait des paroissiens de paroisses du patriarcat de Constantinople. A la suite d'un long cheminement intérieur, il a été reçu dans le sein du patriarcat de Constantinople en 1998.
Il est très visible aussi en Roumanie que tous les liens n'ont pas été rompus, bien loin de là. Beaucoup de gens (y compris dans le clergé) partent du principe qu'il y a deux Eglises orthodoxes qui coexistent. En ce qui concerne la plupart des vieux-calendéristes, je parlerai de dissidence plutôt que de schisme. Il ne faut pas non plus se laisser tromper par les mots.
Ces distinctions, cette idée qu'il y aurait une troisième catégorie de chrétiens séparés en dehors des hérétiques et des schismatiques, reposent, pour ceux qui l'auraient oublié, sur le premier canon de saint Basile de Césarée. Le passage pertinent est reproduit ici dans la traduction de Périclès-Pierre Joannou (Grottaferrata 1963) :
"(...) d'où les noms d'hérésies, de schismes et de conventicules qu'ils ont donnés; d'hérésies, pour ceux qui ont rompu totalement avec l'Eglise et ont adopté une fois étrangère à la sienne ; de schismes, pour ceux qui se sont mis en désaccord avec les autres pour des raisons d'administration ecclésiastique ou sur des questions faciles à régler ; de conventicules, aux assemblées réunies en des prêtres ou en faveur des évêques insoumis par des gens ignares."
Il donne comme exemple de conventicule quelqu'un qui e s'est pas soumis aux peines canoniques, mais a revendiqué le pontificat et a entraîné des gens avec lui.
Le terme utilisé par saint Basile et traduit par "conventicule" est celui de "parasynagogue". En grec moderne, le même mot αποστασία traduit à la fois l'apostasie et la dissidence (Colette Lust et Dimitris Pandélodimos, Dictionnaire français-grec, Kaufmann, Athènes 2004, pp. 55 et 341). Εξομοσία, c'est l'apostasie, mais pas la dissidence ; διαφωνιά et ανταρσία, c'est la dissidence, mais pas l'apostasie. (La langue grecque est très riche.)
Quand j'écris "dissidence" plutôt que "schisme", je pense aux "parasynagogues", aux "conventicules" de saint Basile le Grand.
J'ai sous les yeux le commentaire de ce canon par Théodore Balsamon, texte grec traduit en latin, au tome 138 de la Patrologie grecque de Migne, reproduction anastatique à Athènes en 1994, pp. 574-586. Le terme utilisé dans la traduction latine est parasynagoga. D'après le commentaire du patriarche Théodore, ces "parasynagogues" regrouperaient en fait des clercs qui continuent à célébrer alors qu'ils sont sous interdit canonique.
Saint Basile indique que les schismatiques et les dissidents (conventiculaires ?) font partie de l'Eglise, contrairement aux hérétiques.