Publié : lun. 05 déc. 2005 18:11
Mon dernier post était galopé, une fois de plus. Je vais prendre le temps de reprendre plus longuement les questions abordées.
Ce que dit Eliazar des bouts de liturgie chantés à tue-tête en pleine mer pour l’édification des mouettes pourrait peut-être aider certains à comprendre pourquoi il est difficile aux fidèles de l’ex-UACORO de se détacher de la liturgie « des Gaules » en cinq minutes, même lorsqu’ils acceptent de l’abandonner et mettent la foi orthodoxe au dessus du rite dans leur hiérarchie intérieure. Je pense en particulier aux quelques uns qui sont nés orthodoxes et n’ont connu que l’ECOF puis l’UACORO. Car en effet des chants longtemps chantés ou entendus reviennent dans la prière personnelle de manière spontanée. Mais c’est quoi ? Un psaume cantilé sur un ton « grégorien » (en fait, le plus souvent aquitain ou de Saint-Gall), un Alléluia orné, un verset biblique isolé… Si je me base sur la façon dont ces versets me viennent dans le métro, dans la rue, s’installent pour cinq minutes, une heure ou une journée, les textes sont soit des versets bibliques soit des hymnes ou des tropaires russes traduits. Seule la mélodie est occidentale et ancienne. Et là, j’attends qu’on me démontre avec des arguments clairs en quoi l’ancien chant aquitain, celui que chantait saint Grégoire de Tours, ou les manuscrits de Saint-Gall qui forment l’essentiel du « grégorien » selon Solesmes et dans lequel a puisé Maxime Kovalevsky serait musicalement moins orthodoxe que l’interprétation du chérubikon à la crypte de Daru avec ses reprises d’opéra.
Bien entendu, une fois les fidèles et clercs de l’ex-UACORO – zut, trop long, je dirai désormais ex-uacoriens ou plutôt ex-u – familiarisés avec la liturgie selon st Jean Chrysostome, elle reviendra aussi très vite dans les mémoires et dans les cœurs pour la prière personnelle. Pour moi, ça a pris environ ½ heure, pas de raison que ce soit plus long pour les autres. Mais il faut laisser le temps de cet apprentissage vivant. Il y aura une phase de transition, différente pour chacun. Et personne n’a ici le droit de la fliquer d’avance, je le répète, car c’est de l’ordre de la relation intime de chacun avec Dieu.
A propos des mouettes. Je me souviens d’une bénédiction de maison, jardin compris, en plein Paris. C’était encore l’ECOF du temps de la Roumanie mais il me semble que l’ordo de cette bénédiction était un usage russe pur jus traduit en français. Au moment où nous faisions le tour du jardin en chantant le psaume, tous les piafs et les merles de la contrée sont arrivés à tire-d’aile pour se jucher sur l’arbre (il n’y en avait qu’un dans le jardin) et se sont mis à chanter avec nous selon leur propre mode. Des centaines de moineaux, des dizaines de merles. Plus des pigeons sur le toit. A se demander d’où ils sortaient. C’était inattendu et merveilleux. Comme Francine qui avait demandé cette bénédiction habitait à deux stations de métro de Saint-Irénée, tout le chœur s’était déplacé plus quelques étudiants en théologie, nous étions une bonne vingtaine et tous s’en souviennent encore avec émerveillement.
Combien y a-t-il d’Anne Geneviève dans l’ex-u ? demande Antoine. Quasiment tout le monde. Je ne suis pas une exception, je le répète. Pourquoi les autres ne viennent-ils pas sur le forum ? Outre ceux qui n’ont pas le temps ou pas d’accès Internet (ou peur de se lancer avec un ordinateur), certains craignent d’être mal reçus parce que ex-u et connus pour ça. Peur de déclencher une polémique uniquement sur leur nom. Mais pour moi qui les connais bien, qui les compte parmi mes amis pour la plupart, je suis sûre que, si j’arrive à en convaincre certains de venir s’exprimer ici, vous serez surpris de la qualité de leur réflexion théologique. Plusieurs, je le sais, lisent le forum sans s’exprimer. Et m’encouragent à continuer d’y participer. Je ne désespère pas de parvenir à faire le joint.
Pour ce qui est de ma pratique personnelle, je vous remercie tous de vos confidences mais c’est Jean Louis qui m’a permis de trouver le « tsa », comme on dit en tsarollais à deux pas de ma ville natale. Il me faut évidemment les prières initiales et un psaume. Au fond de moi je le savais, mais j’avais besoin de l’entendre dit par un autre. Merci.
Ce que dit Eliazar des bouts de liturgie chantés à tue-tête en pleine mer pour l’édification des mouettes pourrait peut-être aider certains à comprendre pourquoi il est difficile aux fidèles de l’ex-UACORO de se détacher de la liturgie « des Gaules » en cinq minutes, même lorsqu’ils acceptent de l’abandonner et mettent la foi orthodoxe au dessus du rite dans leur hiérarchie intérieure. Je pense en particulier aux quelques uns qui sont nés orthodoxes et n’ont connu que l’ECOF puis l’UACORO. Car en effet des chants longtemps chantés ou entendus reviennent dans la prière personnelle de manière spontanée. Mais c’est quoi ? Un psaume cantilé sur un ton « grégorien » (en fait, le plus souvent aquitain ou de Saint-Gall), un Alléluia orné, un verset biblique isolé… Si je me base sur la façon dont ces versets me viennent dans le métro, dans la rue, s’installent pour cinq minutes, une heure ou une journée, les textes sont soit des versets bibliques soit des hymnes ou des tropaires russes traduits. Seule la mélodie est occidentale et ancienne. Et là, j’attends qu’on me démontre avec des arguments clairs en quoi l’ancien chant aquitain, celui que chantait saint Grégoire de Tours, ou les manuscrits de Saint-Gall qui forment l’essentiel du « grégorien » selon Solesmes et dans lequel a puisé Maxime Kovalevsky serait musicalement moins orthodoxe que l’interprétation du chérubikon à la crypte de Daru avec ses reprises d’opéra.
Bien entendu, une fois les fidèles et clercs de l’ex-UACORO – zut, trop long, je dirai désormais ex-uacoriens ou plutôt ex-u – familiarisés avec la liturgie selon st Jean Chrysostome, elle reviendra aussi très vite dans les mémoires et dans les cœurs pour la prière personnelle. Pour moi, ça a pris environ ½ heure, pas de raison que ce soit plus long pour les autres. Mais il faut laisser le temps de cet apprentissage vivant. Il y aura une phase de transition, différente pour chacun. Et personne n’a ici le droit de la fliquer d’avance, je le répète, car c’est de l’ordre de la relation intime de chacun avec Dieu.
A propos des mouettes. Je me souviens d’une bénédiction de maison, jardin compris, en plein Paris. C’était encore l’ECOF du temps de la Roumanie mais il me semble que l’ordo de cette bénédiction était un usage russe pur jus traduit en français. Au moment où nous faisions le tour du jardin en chantant le psaume, tous les piafs et les merles de la contrée sont arrivés à tire-d’aile pour se jucher sur l’arbre (il n’y en avait qu’un dans le jardin) et se sont mis à chanter avec nous selon leur propre mode. Des centaines de moineaux, des dizaines de merles. Plus des pigeons sur le toit. A se demander d’où ils sortaient. C’était inattendu et merveilleux. Comme Francine qui avait demandé cette bénédiction habitait à deux stations de métro de Saint-Irénée, tout le chœur s’était déplacé plus quelques étudiants en théologie, nous étions une bonne vingtaine et tous s’en souviennent encore avec émerveillement.
Combien y a-t-il d’Anne Geneviève dans l’ex-u ? demande Antoine. Quasiment tout le monde. Je ne suis pas une exception, je le répète. Pourquoi les autres ne viennent-ils pas sur le forum ? Outre ceux qui n’ont pas le temps ou pas d’accès Internet (ou peur de se lancer avec un ordinateur), certains craignent d’être mal reçus parce que ex-u et connus pour ça. Peur de déclencher une polémique uniquement sur leur nom. Mais pour moi qui les connais bien, qui les compte parmi mes amis pour la plupart, je suis sûre que, si j’arrive à en convaincre certains de venir s’exprimer ici, vous serez surpris de la qualité de leur réflexion théologique. Plusieurs, je le sais, lisent le forum sans s’exprimer. Et m’encouragent à continuer d’y participer. Je ne désespère pas de parvenir à faire le joint.
Pour ce qui est de ma pratique personnelle, je vous remercie tous de vos confidences mais c’est Jean Louis qui m’a permis de trouver le « tsa », comme on dit en tsarollais à deux pas de ma ville natale. Il me faut évidemment les prières initiales et un psaume. Au fond de moi je le savais, mais j’avais besoin de l’entendre dit par un autre. Merci.