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LES SAINTS DE NOTRE HERITAGE
ayant confessé l'Orthodoxie dans les actuels pays francophones
(Belgique, France, Luxembourg, Monaco et Suisse)
ainsi que dans le Val d'Aoste - à l'époque de l'ancien
Patriarcat Orthodoxe de Rome

INTRODUCTION

LE SANG DES MARTYRS EST UNE SEMENCE DE CHRETIENS : comment ne pas rapporter la renaissance actuelle de la Foi Orthodoxe dans nos divers pays au nombre incalculable de Saints orthodoxes qui consacrèrent leur vie à l'Église ? C'est leur prédication, leur exemple et leur sang qui ont fertilisé spirituellement nos pays, et nous ont donné ces antiques racines chrétiennes dont l'orthodoxie ne peut guère être mise en question face aux attaques délétères d'une société de moins en moins chrétienne.

Nous avons donc souhaité (nous qui sommes leurs héritiers et souvent leurs descendants spirituels) les faire sortir de l'oubli où les avaient trop souvent rejetés les successifs remaniements du calendrier.

Nous n'en sommes qu'au début de nos travaux, mais grâce à l'aide qui nous a été apportée de toute part, nous pouvons commencer à publier, mois après mois, ce petit Synaxaire consacré aux Saints chrétiens les plus oubliés d'Occident - des Saints dont beaucoup de nos villages portent encore aujourd'hui les noms. Ils ont appartenu, grosso modo, aux dix premiers siècles du Christianisme occidental. Notre ami Claude LAPORTE s'est déjà expliqué à ce sujet dans notre Forum, et ceux qui cherchent une plus grande précision trouveront ci après sa contribution en annexe.

Avant le schisme de 1054 qui vit le Patriarcat de Rome embrasser définitivement l'hérésie filioquiste, et se séparer du Credo des quatre autres patriarcats qui constituaient avec lui la Sainte Église Catholique et Apostolique (ceux de Constantinople, d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem), ces Saints qui nous sont devenus aujourd'hui presque inconnus ont vécu leur Orthodoxie tout aussi glorieusement que ceux d'Orient - dont nous connaissons la vie par les Synaxaires grecs ou slaves, principalement. Ils ont droit à notre même vénération, et nous avons également besoin de leur intercession pour nos pays ; car la première condition pour obtenir une nouvelle glorification de la Foi Orthodoxe dans nos patries actuelles, c'est de demander l'aide puissante de ces Saints qui les ont évangélisées, baptisées et édifiées. Et pour cela, de les prier avec toute notre confiance en la communion des saints. Aussi est-il nécessaire de ré apprendre à les connaître.

Nous n'avons pas encore procédé au classement général par ordre alphabétique qui serait si utile aux chercheurs. Ce sera plus facile à réaliser quand nous aurons déjà classé mensuellement chaque saint selon sa date de célébration liturgique. Entre Janvier 2004 et janvier 2005, nous devrions avoir réuni une matière suffisante pour passer à l'exécution de cette seconde partie qui était première dans notre intention : notre Dictionnaire des Saints Orthodoxes d'Occident.

Il restera ensuite à envisager un autre classement, celui de tous les Saints Orthodoxes (et ce sont les plus nombreux) dont la date de fête commémorative n'est pas connue. Nous classerons ceux-là, eux aussi, par ordre alphabétique - ce qui n'est pas un mince travail, puisqu'ils sont nombreux à être vénérés sous plusieurs noms, selon les parlers des divers pays où ils ont accompli leur mission.

Pour la notice de chaque Saint, nous avons essayé de résumer les informations de base les plus nécessaires, conclues par la date de sa mort. C'est souvent la seule qui nous soit connue, notamment pour les martyrs ; à ce sujet, on se reportera utilement à la seconde Note qui suit.

Donc nous serions vivement reconnaissants à tous ceux et toutes celles qui pourraient nous faire parvenir des informations complémentaires sur les Saints répertoriés ici comme pour tous les Saints oubliés par ce premier travail et dont ils voudront bien nous communiquer la fiche, même succinte. Nous ne le répéterons jamais assez, il s'agit d'une entreprise de longue haleine et tout apport nouveau nous sera infiniment précieux.

Eliazar MARIO-VINCENT

LIMITES DE PRUDENCE POUR LES DATATIONS D'ORTHODOXIE

JE ME PERMETS D'AJOUTER CETTE NOTE LIMINAIRE pour rappeler les principes déjà suivis précédemment dans la rédaction la rubrique "Calendrier des Saints" de ce forum.

Le problème concerne les saints occidentaux qui figurent dans les martyrologes catholiques-romains et qui n'ont pas fait l'objet d'une décision de canonisation de la part de l'Église orthodoxe.

Pour les personnes mortes avant 794 et le début du travail de sape de Charlemagne pour séparer l'Occident de l'Orthodoxie, il n'y a pas de problème, le patriarcat de Rome de cette époque étant resté orthodoxe.

La chute de l'Occident hors de l'Orthodoxie, constatée par les patriarcats orientaux en 1054, a été le résultat d'un travail de sape mené pendant deux siècles par les partisans du Filioque et de la Papauté, travail de sape qui s'est heurté à des résistances, entraînant une "guerre civile" au sein de la théologie occidentale. Le parti filioquiste (essentiellement appuyé sur l'Empire germanique) en est sorti victorieux, imposant dès lors toutes sortes d'innovations doctrinales et disciplinaires, en particulier au moment de la "Réforme grégorienne".

Au cours de cette lutte, certains papes et patriarches de Rome ont clairement pris parti pour la foi orthodoxe: saint Léon III (pape de 795 à 816; mémoire le 12 juin), qui condamna le Filioque en 809 et fit suspendre au-dessus du tombeau de saint Paul des boucliers d'airain sur lesquels était gravée la vraie formule du Credo en grec et en latin; Benoît III, pape de 855 à 858, qui recommanda chaleureusement aux patriarches orientaux de ne recevoir dans leur communion aucun pape de Rome qui n'aurait pas professé le symbole de Nicée et Constantinople sans altération; Jean VIII, pape de 872 à 882, qui reconnut la légitimité de saint Photios et mit fin au schisme de son prédécesseur Nicolas Ier; saint Adrien III, pape de 883 à 885, qui se déclara pour la procession monodique du Saint-Esprit.

D'autres papes de Rome furent clairement hérétiques ou schismatiques: Léon IV, pape de 847 à 855, qui utilisa les Décrétales pseudo-isidoriennes à l'appui de ses prétentions; Nicolas Ier, pape de 858 à 867, schismatique et véritable inventeur de la doctrine hérétique de la Papauté; Etienne V, pape de 885 à 891, qui prétendit interdire l'emploi du slavon dans la liturgie en Moravie; Serge III, pape de 904 à 911, qui accorda à l'empereur byzantin Léon VI la permission d'un quatrième mariage, ce qui amena saint Nicolas le Mystique, patriarche de Constantinople, à le rayer des dyptiques.

Pour la plupart des autres, par exemple le sublime mathématicien auvergnat Sylvestre II (pape de 999 à 1003), on ne connaît pas exactement leur position. Beaucoup d'orthodoxes qui se sont intéressés la question penchent en faveur de son orthodoxie, en raison de son opposition à la doctrine de la Papauté, opposition dont j'ai déjà cité un exemple sur ce forum.

De même, je suis assez enclin à trancher en faveur de Pascal Ier, pape de 817 à 824, qui figure au calendrier de l'Église catholique romaine. Il fut un défenseur énergique de la cause des saintes Icônes alors menacée en Orient comme en Occident.

Le dernier pape et patriarche de Rome vraiment favorable à l'Orthodoxie, Philagatos, pape sous le nom de Jean XVI, fut soumis à un traitement terrible par les soldats d'Otton III , avec la bénédiction du pape allemand Grégoire V et malgré les protestations de saint Nil de Rossano: langue coupée, yeux crevés, nez coupé, exhibition humiliante dans les rues, monté à l'envers sur un âne (998). Il fut ensuite enfermé dans un monastère où il mourut en 1013, quelques mois avant le triomphe définitif de l'hérésie.

Ces nouvelles méthodes peu orthodoxes donnaient le ton de ce qu'allait bientôt être la nouvelle religion: il n'est pas indifférent de noter que le premier bûcher d'hérétiques est dressé à Orléans en 1022. La chute hors de l'Orthodoxie s'accompagne ainsi immédiatement de l'apparition de la violence caractéristique de la Papauté, le pieux pape Jean XVI n'ayant été que la première victime avant des millions d'autres, jusqu'à nos frères serbes immolés sous le régime de Pavelic et du cardinal Stepinac en 1941-45.

A noter que les papistes d'aujourd'hui font de Jean XVI un antipape, ce qui a beaucoup de saveur quand on voit que dans la liste officielle des papes il y a un Jean XV (985-996) et un Jean XVII (1003), mais pas de Jean XVI entre les deux. Si le Romain Siccone prit le nom de Jean XVII à son avènement sur le trône pontifical en 1003, c'est qu'il devait bien savoir, lui, moins savant que les cuistres modernes, que Jean XVI avait été un vrai pape...

Après le martyre de Jean XVI, il y eut une alternance de papes romains et de papes serviteurs de l'Empereur germanique jusqu'en 1012. Alors le trône échut au comte Théophylacte de Tusculum, cardinal de Porto, qui devint pape sous le nom de Benoît VIII. Empêtré dans des querelles politiques, celui-ci fit appel à l'aide du roi Henri II d'Allemagne, qui, en échange de son aide, obtint la couronne impériale et ... l'insertion définitive du filioque dans le Credo (14 février 1014).

A partir de cette date de 1014, on peut considérer que l'Orthodoxie était morte en Occident: 220 ans de répression avaient fait leur oeuvre, et le dernier bastion orthodoxe d'envergure, le patriarcat de Rome, venait de tomber.

Dès lors il convient de clore à 1014, et non 1054, le calendrier des saints orthodoxes d'Occident.

Dans l'intervalle entre 1014 (chute sans rémission de l'Église de Rome dans l'hérésie) et 1054 (schisme final entre le patriarcat de Rome et les patriarcats occidentaux), les résistances aux innovations germaniques ont continué, mais nous n'en savons en définitive que peu de choses. A Rome, il y a eu des orthodoxes clandestins dont l'un s'enfuit en Russie et est inscrit au calendrier orthodoxe sous le nom de saint Antoine le Romain (mémoire le 3 août); mais quand ont-ils disparu?

Les Italiens orthodoxes ont réussi à faire vivre le monastère des Amalfitains au Mont Athos pendant encore plus d'un siècle après le schisme de 1054; c'est donc qu'ils devaient être suffisamment nombreux. En Italie du Sud hellénisée, l'Orthodoxie est restée dominante jusqu'à la fin du XIème siècle, et a survécu dans des poches de résistance (de plus en plus difficilement après la création de l'Inquisition en 1215) jusqu'au XVIème siècle. Un cas limite a même été retrouvé en 1961 (dissimulé sous un badigeon) dans la haute vallée de la Roya, anciennement italienne, par les services français des Monuments Historiques : une fresque piémontaise de 1490, représentant une Dormition de la Mère de Dieu parfaitement conforme à l'iconographie orthodoxe en plein chœur du sanctuaire N.D. des Fontaines, à La Brigue.

Il y a aussi eu des résistances au papisme et au filioquisme en Angleterre (raison pour laquelle le pape Alexandre II appuya la conquête de ce pays par les Normands en 1066) et dans les pays celtiques (raison pour laquelle le pape Adrien IV autorisa en 1155, par la bulle Laudabiliter, le roi d'Angleterre Henri II à entreprendre la conquête de l'Irlande "en vue d'étendre les bornes de l'Église, de faire connaître la vérité à des peuples ignorants et grossiers et d'extirper des champs du Seigneur des pépinières de vices"- ce langage suggère bien que l'Irlande ne devait pas être en communion avec la Papauté...), résistances qui prirent définitivement fin avec la suppression de la métropole celtique de Dol-de-Bretagne en 1199.

En définitive, c'est dans les pays les plus tardivement gagnés au christianisme - Bohême, Scandinavie et Hongrie - qu'une influence orthodoxe parvint à se faire sentir le plus durablement (jusqu'au premier quart du XIIIème siècle en Hongrie).

Pour tous les Occidentaux ayant vécu en communion avec le patriarcat de Rome entre 1014 et la rupture définitive de 1054, je ne retiens dans notre calendrier que les trois sur lesquels l'Église orthodoxe s'est prononcée : saint Olaf de Norvège (mort en 1030), saint Etienne de Hongrie (mort en 1038) et saint Procope de Sazava (mort en 1053). De ce dernier, en particulier, il est attesté qu'il fut un résistant aux innovations. Le monachisme orthodoxe qu'avait incarné saint Procope parvint à se maintenir en Bohême jusqu'en 1095.

La question de la canonisation orthodoxe pourrait se poser pour le roi d'Angleterre Édouard le Confesseur, mort en 1066, car l'Église anglo-saxonne avait rompu avec Rome depuis 1052 et ne pouvait donc pas tomber sous le coup des anathèmes de 1054; c'est Guillaume le Conquérant qui remit l'Angleterre dans l'obédience romaine.

Cependant, pour les Occidentaux qui ont vécu après 1014, je m'en suis tenu aux trois qui ont fait l'objet d'un culte dans l'Orthodoxie, dont deux ont été officiellement inscrits au calendrier.

Ayant ainsi posé les bornes de 794 et de 1014 (sauf pour les trois saints reconnus par l'Orthodoxie pour la période 1014-1054), que faire au sujet des personnages ayant vécu entre 794 et 1014 et qui ne figurent pas encore au calendrier de l'Eglise orthodoxe?

Pour certains, nous savons qu'ils ont refusé les innovations: saint Léon III, saint Angobard de Lyon... Nous savons aussi que d'autres sont des hérétiques qui ont été rajoutés au calendrier des diocèses d'Occident (le pseudo-bienheureux Charlemagne, par exemple).

Mais pour la plupart, nous ne savons pas quel parti ils ont réellement pris dans le long conflit qui a amené la séparation de l'Occident d'avec l'Orthodoxie.

Les critères de " mort avant 1014 ", de " vénéré avant 1054 " ou de " n'ayant pas fait la promotion active de l'hérésie " ne sont pas suffisants, car l'on risque de mettre au calendrier des hérétiques sur lesquels nous ne sommes pas informés. Pour certains personnages, leur vie de thaumaturge (saint Géraud d'Aurillac, saint Odon de Cluny) plaide en faveur de leur Orthodoxie. Mais l'Église orthodoxe ne s'est prononcée pour l'instant que sur saint Ansgar (Anschaire, Oscar), évêque de Hambourg mort en 865, canonisé par une conférence des évêques européens de l'Église russe hors frontières tenue à Genève sous la présidence de l'archevêque saint Jean Maximovitch les 29 et 30 septembre 1952.

Je suis obligé d'appliquer en l'état actuel des choses des critères dont je reconnais qu'ils sont subjectifs - mais qui essaient d'être prudents.

Il est évident que la Germanie a été gagnée très tôt par l'hérésie, comme le montrent les persécutions infligées dès 880 par un clergé allemand filioquiste aux orthodoxes tchèques. A priori, je ne retiens pas de saint allemand postérieur à 794, sauf saint Oscar canonisé par l'Église russe hors frontières et des cas particuliers où la sainteté est indiscutable comme sainte Gunhild ou des martyrs morts par la main des Vikings au IXème siècle. Idem pour les Pays-Bas, l'Espagne, le Portugal, la Slovénie et la Croatie.

Pour les régions restées le plus longtemps fidèles à l'esprit de l'Orthodoxie - Italie, Provence, Scandinavie, îles britanniques -, je pars du principe inverse, et, sauf engagement manifeste en faveur de l'hérésie, j'ai tendance à inscrire dans ce calendrier toutes les personnes figurant sur les calendriers catholiques-romains et mortes avant 1014.

Les cas difficiles restent les pays francophones: Belgique, France hors Provence, Luxembourg, Monaco, Suisse, qui se trouvent dans une situation intermédiaire entre les Églises locales en pointe de l'hérésie et les Églises locales restées le plus longtemps orthodoxes. Le problème est d'autant plus délicat que la France, dans ses frontières actuelles, représentait un bon quart de la population de tout l'Occident.

En principe, j'inscris au calendrier ceux qui ont vécu avant 950, et je suis circonspect pour ceux qui ont vécu après 950, tout en reconnaissant que la période qui pose le plus de problèmes va de 950 à 1000. Il convient d'essayer de trouver des traces indéniables d'orthodoxie dans leur Vita.

Un autre principe est d'exclure tous les personnages qui ont été trop manifestement liés à l'Empire germanique dont on a vu les interventions incessantes contre les papes orthodoxes de Rome entre 962 et 1014, d'autant plus qu'on a trop manifestement voulu les canoniser pour justifier ce qui s'est passé. Je ne retiens donc pas, par exemple, la mémoire de l'impératrice Adélaïde (fille de la reine Berthe dont le souvenir est longtemps resté vivant en Suisse romande).

Cette attitude ne préjuge naturellement pas de la sainteté d'Occidentaux qui ont vécu entre 794 et 1054 et que je n'ai pas retenus dans le Calendrier. On l'a vu, l'esprit d'Orthodoxie a survécu en Irlande, en Italie, en Scandinavie ou en Hongrie jusqu'à la fin du XIIème siècle, et ce qui reste des sublimes fresques de Berzé-la-Ville est là pour nous montrer qu'il avait encore laissé des traces chez les moines de Cluny cinquante ans après le schisme. Mais le problème n'est pas là.

Le but recherché est de ne pas commettre d'imprudence qui aboutirait à rendre un culte public à des personnages qui s'avéreraient en fait avoir été des ennemis de l'Orthodoxie et des responsables conscients des événements qui ont amené à la chute et à la rupture.

Naturellement, les quelques principes exposés ici ne sont qu'un pis-aller tant que l'Église ne se sera pas prononcée officiellement sur l'opportunité d'inscrire au calendrier ecclésiastique la mémoire de tel ou tel Occidental. On aura constaté que le Patriarcat oecuménique de Constantinople n'a pas eu peur, en 2000, de procéder à la canonisation officielle du roi Etienne de Hongrie. Quelle Église locale aura le courage d'inscrire au calendrier les deux papes orthodoxes martyrs de Rome, Jean VIII, assassiné à coups de marteau en 882, et Jean XVI, mutilé dans d'atroces conditions en 998?

Claude LAPORTE

PS - A titre d'exemple, j'ai eu à appliquer les principes énoncés plus haut en écrivant la liste des saints du 2 janvier du calendrier ecclésiastique, dans le "Calendrier des Saints" du forum.

En effet, tant le calendrier des saints orthodoxes du patriarcat de Rome établi par le prêtre André Philips de l'Église russe hors frontières en Angleterre que le calendrier 2004 de la "Fraternité orthodoxe en Europe occidentale" font figurer à cette date "saint" Adélard, abbé de Corbie en Picardie (Corbie qui devient étrangement "Corveg" sur le calendrier de la "Fraternité orthodoxe en Europe occidentale").

Or, à propos de ce petit-fils de Charles Martel, mort en 826 (en 827 selon la "Fraternité orthodoxe en Europe occidentale"), il suffit de se reporter au tome Ier des Petits Bollandistes, par Mgr Paul Guérin, camérier de Léon XIII (édition des Editions Saint-Rémi, Cadillac 2001, qui reproduit le texte de la 7ème édition de 1874) pour lire, page 85, ce qui suit: "Adélard fut député par Charlemagne et le concile d'Aix-la-Chapelle, 809, auquel il avait assisté, vers le pape Léon III, pour faire approuver par le Saint-Siège l'addition, au Symbole, de ces deux mots, filioque, destinés à exprimer plus clairement (sic! - NdL) que le Saint-Esprit procède à la fois du Père, et du Fils, comme d'un seul principe."

On voit par conséquent qu'Adélard de Corbie non seulement fut filioquiste, mais qu'en plus il fut parmi ceux qui tentèrent de faire tomber le patriarcat de Rome, à ce moment citadelle de l'Orthodoxie en Occident, dans l'hérésie dont l'usurpateur Charlemagne faisait la promotion pour justifier ses prétentions impériales.

Les conséquences de l'attitude qui consiste à recopier les calendriers catholiques romains en s'arrêtant à 1014 ou 1054 et sans lire les vies des saints sont dangereuses: si on suit le calendrier du père Philips ou celui de la "Fraternité orthodoxe en Europe occidentale", on aboutit ainsi à faire la promotion dans l'Orthodoxie du culte d'un personnage qui figura parmi les premiers responsables de la tragique séparation de l'Occident d'avec l'Orthodoxie.

HOMMAGES

CE PREMIER ESSAI DE SYNAXAIRE des Saints de notre héritage n'aurait jamais été possible sans la collaboration assidue de Claude, d'Irène, de René, d'Apostolos et de quelques autres amis, «fidèles d'entre les fidèles».

Il doit beaucoup également aux auteurs de tous les travaux qui l'ont précédé dans son domaine, et notamment au P. ANDREW (PHILIPPS) pour The Latin Saints of the Orthodox Patriarchate of Rome (in : Orthodox England), à M. Jean-Claude BRENAC pour son Dictionnaire des saints et bienheureux, ainsi qu'au p. Urbain VILLEVIEILLE pour Nos Saints de Provence, à M. Jean-Jacques ANTIER pour Lérins, l'île sainte de la Côte d'Azur, au chanoine Léon CRISTIANI pour Lérins et ses fondateurs, à MM. É. BARATIER, G. DUBY et E. HILDESHEIMER pour leur Atlas Historique de Provence, Comtat, Orange, Nice et Monaco, ...et bien évidemment aux deux ouvrages de base, indispensables à toute recherche de ce type : les irremplaçables tomes édités par les PETITS BOLLANDISTES et le Grand Dictionnaire Universel du XIXème siècle de Pierre LAROUSSE.

(E. M-V.)

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